L’argent au service de l’Évangile

Avec le mois de novembre, nous relançons, dans nos paroisses, la collecte paroissiale. C’est l’occasion de « parler argent ». Celui-ci fait bien partie de notre vie quotidienne et donc de celle de nos communautés chrétiennes.

Des personnes, des couples ou des familles peuvent disposer de moyens financiers plus limités que d’autres. Il est important qu’ils puissent avoir accès pleinement à ce que l’Église offre à tous ceux qui en font la demande, en particulier les sacrements, la catéchèse et les funérailles chrétiennes.


Jésus, à maintes reprises dans l’Évangile, dénonce le danger des richesses. Il a notamment cette phrase lapidaire : « Il est plus facile à un chameau de passer par le trou d’une aiguille qu’à un riche d’entrer dans le royaume de Dieu ! » (dans l’évangile selon saint Matthieu au chapitre 19). Mais il était loin de considérer que l’argent en lui-même serait mauvais. Tout peut être mis au service du dessein de Dieu, y compris les finances.

C’est bien ce qu’essaient de faire, autant que possible, nos paroisses. Celles-ci existent pour annoncer la Bonne Nouvelle dans le monde qui est le leur. Et leurs ressources doivent servir à cela. Jésus, dans son ministère public, a consacré tout son temps à la proclamation de l’Évangile. Si bien que lui-même vivait de dons : « Les Douze l’accompagnaient, ainsi que des femmes qui avaient été guéries de maladies et d’esprits mauvais : Marie, appelée Madeleine, de laquelle étaient sortis sept démons, Jeanne, femme de Kouza, intendant d’Hérode, Suzanne, et beaucoup d’autres, qui les servaient en prenant sur leurs ressources » (Dans l’évangile selon saint Matthieu au chapitre 11).

Saint Paul, de son côté, a travaillé de ses mains pour subvenir à ses besoins : « Vous savez vous-mêmes que ces mains ont pourvu à mes besoins et à ceux des personnes qui étaient avec moi. » (Dans le livre des Actes des Apôtres au chapitre 20). Celui que l’on appelle « l’Apôtre des nations » avait en effet un métier, celui de fabricant de tentes.

Dans les premières communautés chrétiennes, lors de l’eucharistie – qu’on appelait parfois « la fraction du pain » - l’argent collecté servait à venir en aide à ceux qui manquaient de ressources, entre autres les veuves.

Cela nous ramène à une indication précieuse qui nous vient du Christ. Celui-ci nous fait comprendre que la Bonne Nouvelle est destinée en priorité à ceux qu’il appelait les pauvres, entendons ceux qui manquaient de ressources pour vivre (sans qu’ils soient nécessairement plus pauvres que la moyenne spirituellement) : « L'Esprit du Seigneur est sur moi, parce qu'il m'a envoyé pour annoncer la bonne nouvelle aux pauvres » (dans l’évangile selon saint Luc au chapitre 4).

Aujourd’hui, au sein de l’Église, sont apparus de multiples organismes ou associations orientés vers le soin des personnes fragilisées. Pensons notamment au Secours Catholique ou au Comité Catholique contre la Faim et pour le Développement (CCFD).


Ceci dit, nos communautés chrétiennes continuent de vivre cette solidarité dans la gestion de leurs ressources. En effet, des personnes, des couples ou des familles peuvent disposer de moyens financiers plus limités que d’autres. Il est important qu’ils puissent avoir accès pleinement à ce que l’Église offre à tous ceux qui en font la demande, en particulier les sacrements, la catéchèse et les funérailles chétiennes.

Participer à la collecte paroissiale, c’est avoir compris qu’une communauté chrétienne n’est pas un organisme vendant des services, mais qu’elle est d’abord une famille qui a une vie et qui se met au service de ceux qui viennent vers elle et même de tous les hommes, de toutes les femmes et de tous les enfants de son territoire géographique.

Merci à tous ceux qui, chacun selon ses ressources, font vivre cette solidarité communautaire. L’argent peut nourrir la fraternité entre baptisés. Et cette fraternité elle-même est un témoignage évangélique. Au tout début du Christianisme, ne disait-on parfois des chrétiens : « Voyez comme ils s’aiment » ?

Patrice BOURSIER,

curé des paroisses Sainte-Croix-des-Essarts

et Saint-Vincent-de-Chantonnay


Dans ce numéro du bulletin, plusieurs personnes ont donné leur contribution autour de ce thème de l’argent : un trésorier et un comptable de paroisse, un trésorier du Secours Catholique de Vendée ainsi qu’un cadre d’entreprise. Qu’ils soient vivement remerciés !

Patrice BOURSIER

Comptable ou trésorier, une mission indispensable

Chaque paroisse est dotée d’un Conseil Pour les Affaires Économiques (CPAE) prévu par le droit de l’Église. Ce conseil économique est une structure incontournable de la paroisse. Il est composé d’une quinzaine de personnes, toutes bénévoles, cooptées par le curé lequel fait en sorte qu’il y ait au moins une personne issue des différents clochers qui composent la paroisse.


Ce conseil économique se réunit environ trois fois l’an pour évoquer des sujets comme les finances, la gestion des biens tant matériels qu’immobiliers, les projets d’entretien et de réparation nécessaires au bon fonctionnement de la paroisse, etc. Il est en relation avec l’évêché, mais également avec les municipalités, les églises et certains presbytères étant propriétés des communes depuis la loi 1905 de séparation de l’Église et de l’État.

Au cours des dix dernières années, notre conseil économique a consacré du temps également à la vente de biens qui n’avaient plus d’utilité pour la paroisse : les locaux de l’Assemblée (salle paroissiale), de l’Épine (qui fut propriété du patronage), la colonie des Hirondelles en bord de mer, la chapelle du village du Fuiteau et récemment une maison jouxtant les salles paroissiales de Saint-Vincent-de-Paul. Les fonds ont été ou seront réinvestis principalement dans cet espace Saint-Vincent-de-Paul, qui accueille de nombreuses réunions et rencontres ainsi que des locaux du Secours Catholique.

Comme trésorier et comptable, nous avons plus particulièrement en charge les finances de la paroisse. Nous pouvons compter, pour cela, sur l’aide de nombreux bénévoles :

· Les équipes qui, chaque semaine, comptent les quêtes.

· Les personnes tenant la permanence d’accueil du presbytère qui reçoivent les offrandes des messes.

· Un membre du Conseil économique qui, avec deux autres personnes, s’occupe de la collecte paroissiale et des abonnements au bulletin.

· Sans oublier les personnes qui suivent les versements des familles lors des mariages des sépultures et des baptêmes…

· Et chaque semaine, quelqu’un se charge de rassembler cet argent et de le déposer à la banque.

Notre travail à la trésorerie et à la comptabilité consiste, d’une part, à vérifier et régler les factures diverses : cierges, hosties, revues, électricité, gaz, eau, téléphone, offrandes de messes versées aux prêtres, etc. Et d’autre part à enregistrer et ventiler les différentes écritures sur le logiciel comptable de l’évêché. Enfin, nous assurons le suivi de la trésorerie et archivons ce qui doit l’être.


Cette mission est notre manière de nous mettre au service de la paroisse, comme le font beaucoup d’autres bénévoles au sein de la communauté chrétienne ou d’associations diverses.

■ Roland BLANCHARD et Pierre LEGLAT
en charge des finances de la paroisse Saint-Pierre-des-Deux-Lays

Le Secours Catholique en Vendée

Nous vivons dans une période où les crises se succèdent : le Covid, le climat et l’énergie et désormais la guerre en Europe. Les plus fragiles sont, comme souvent, les premiers touchés par l’augmentation des prix. Comment se chauffer cet hiver, surtout si le logement est une passoire thermique ?


Face à cette situation, les 2000 bénévoles du Secours Catholique de Vendée se mobilisent, au sein des 32 équipes locales, réparties sur tout sur le territoire du département. Il s’agit souvent de parer au plus pressé et de distribuer des aides alimentaires (116.414€ en 2021) ou financières (109.071€) ou encore d’aider à acquérir l’indispensable, grâce aux boutiques solidaires. En 2021, sur nos 71 lieux d’accueil ou d’activités, 10.426 foyers ont été soutenus. …/…

Mais notre action ne peut pas se limiter à ces assistances d’urgence. L’accès aux droits est une priorité, alors que de nombreuses personnes ne bénéficient pas des aides auxquelles elles auraient droit. L’accompagnement, les cours de français pour les étrangers, toutes les formes de partage et de soutien sont indispensables pour permettre aux personnes accueillies de valoriser leurs savoirs et devenir acteurs de leurs vies. Au-delà des formes habituelles d’actions, le Secours Catholique de Vendée cherche à innover. Une action de « résilience alimentaire » a été engagée cette année. Il s’agit en particulier de favoriser des circuits courts de collecte (producteurs locaux), de développer des jardins solidaires ou des ateliers de cuisine où chacun peut s’investir dans une ambiance conviviale et fraternelle. Déjà 11 équipes locales sont concernées.


Aller vers les personnes en fragilité n’est pas toujours très simple. C’est le but du projet de Fraternibus, un véhicule itinérant qui permet de rencontrer les personnes sur leur lieu de vie, en particulier dans les communes rurales de l’agglomération de La Roche-sur-Yon et de favoriser ainsi la rencontre, ’accompagnement et la convivialité.

Tout ceci est possible grâce à la mobilisation des bénévoles, mais aussi grâce à la générosité des nombreux donateurs. Les dons sont la principale des ressources du Secours Catholique. Ainsi, au niveau national, les recettes financières se répartissent comme suit :

- Dons, legs, générosité du public : 82%

- Autres recettes : 7%

- Subventions et concours publics : 11%

Pour financer nos actions, de nombreuses initiatives sont prises par les équipes tout au long de l’année : braderies, concerts, évènements divers… Nous sollicitons aussi les collectivités publiques (communes, communauté des communes) dont beaucoup nous versent des subventions. Cependant, le temps fort reste la collecte nationale. Elle se tiendra les 19 et 20 novembre prochains. Face à la forte augmentation des prix, nous devons nous attendre, cet hiver, à de très nombreuses demandes d’aides de la part de personnes en difficulté, surtout pour l’alimentaire et l’énergie. Nous savons que nous pouvons compter sur vous. 

■ André LAINÉ

Trésorier à la Délégation du Secours Catholique


L’industrie du bois à l’épreuve de l’envol des coûts de production

Je baisse, j’éteins, je décale. La sobriété énergétique récemment promue par le gouvernement est l’actualité majeure de cet automne. Et pourtant, l’augmentation de l’électricité remonte à l’été 2021, bien avant la crise ukrainienne et la hausse du gaz.


Notre entreprise de fabrication de panneaux contreplaqués, comme bon nombre d’acteurs de la première transformation du bois nécessitant des machines lourdes et énergivores, a depuis près d’un an travaillé des solutions pour contrer ces hausses vertigineuses de l’électricité (le mégawatt multiplié par 4 en 2022 représente une charge supplémentaire de près d’1 million d’euros à l’échelle de notre groupe), qui s’ajoutent à la hausse des colles, des coûts de transport maritimes de nos placages « Okoumé » issus de nos sites FSC de Libreville, sans parler des difficultés d’approvisionnement de pièces électroniques qui retardent la livraison de plusieurs investissements majeurs.

Après avoir dans un premier temps aidé nos salariés à contrer la hausse du coût des carburants pour venir au travail, nous avons cherché à sensibiliser nos personnels aux dépenses inutiles que sont les machines tournant à vide, les éclairages d’atelier inutilisés (bien que tous nos sites aient été relampés en leds), les portes ouvertes dans les locaux chauffés. Ce changement de paradigme sur l’énergie s’est également matérialisé par la chasse aux surconsommations (fuites d’air comprimé, optimisation des ventilations d’aspiration,…) et s’inscrit maintenant pleinement dans nos axes de développement et de projets : optimisation de nos process, développement de nouvelles machines moins énergivores, réflexion sur la cogénération d’électricité lors des futurs remplacement de nos chaudières biomasses par des équipements à meilleur rendement avec moins d’impact environnemental…


J’ai l’intime conviction que le monde de l’entreprise doit interpréter la crise énergétique que nous traversons comme un accélérateur d’évolutions et d’amélioration des pratiques qui assurera un avenir plus respectueux de la planète mais aussi des hommes. …/…

Au milieu des sombres nouvelles qui remplissent nos quotidiens, essayons de voir un message de fraternité et d’espoir dans tous ces changements ! ■


Benoît MACQUIGNEAU, cadre dans l’industrie du bois