Vive la paroisse 



Sur notre doyenné des Herbiers, six paroisses sur huit reçoivent un même bulletin (ou presque) nommé « Polyphonie ». Nos deux paroisses, qui ont leur propre bulletin, participent à la parution de Polyphonie de juin. Nous y sommes invités à présenter Saint-Vincent-de-Chantonnay et Sainte-Croix-des-Essarts. Nous publions ici l’essentiel de ce qui paraîtra sur le bulletin Polyphonie

Le principe même de la vie d’une communauté ou d’une famille : on ne se choisit pas, sinon on se refuse aux rudes défis de la vie communautaire et, du coup, on n’a plus aucune crédibilité pour dire à nos contemporains ce qu’est vivre en famille ou en société.

Que l’on me pardonne le rappel de cette évidence : la vie des paroisses repose sur les paroissiens ! C’est pourquoi nous avons choisi de donner, ci-après, la parole à plusieurs d’entre eux.

Mais avant cela, je voudrais exprimer quelques principes de base de la vie paroissiale qui sont aussi des principes incontournables pour la vie chrétienne, la vie familiale et la vie sociale.

La paroisse recouvre un territoire géographique. Cela veut dire au moins deux choses.

Premièrement, les baptisés catholiques situés sur ce territoire, doivent, autant qu’il leur est possible, participer à la vie de leur paroisse de domicile. C’est ainsi que l’on accomplit un précepte de Jésus : « Ce n’est pas vous qui m’avez choisi ; c’est moi qui vous ai choisis… » (Dans l’évangile selon saint Jean au chapitre 15). Et c’est le principe même de la vie d’une communauté ou d’une famille. On ne se choisit pas, sinon on se refuse aux rudes défis de la vie communautaire et, du coup, on n’a plus aucune crédibilité pour dire à nos contemporains ce qu’est vivre en famille ou en société. On ne fera jamais « Église » si on choisit ses coreligionnaires ou son pasteur.


Deuxièmement, la paroisse comprend tous les hommes, toutes les femmes, tous les enfants qui y habitent. Les paroissiens sont envoyés à tous. Ils sont envoyés leur annoncer la Bonne Nouvelle en se mettant à leur service. Le Seigneur nous envoie vers les semblables que nous ne choisissons pas, sachant que la Bonne Nouvelle est destinée avant tout à celles et ceux qui sont le plus en souffrance. Cela aussi constitue un appel exigeant qui peut paraître parfois au-dessus de nos forces.


Moi-même ai été envoyé, depuis mon ordination, vers quatre paroisses sans les avoir choisies (et aussi vers une communauté que j’ai reçue sans l’avoir demandée : la communauté du séminaire où j’ai exercé une mission de formateurs). Dans toutes ces missions qui m’ont été données, j’ai eu bien des occasions d’être édifié par des hommes, des femmes et des enfants d’origine, d’itinéraires, d’appartenances diverses, y compris, bien sûr, par des personnes ne partageant pas ou pas pleinement notre foi chrétienne. C’est une chance de ne pas choisir celles et ceux avec qui nous faisons route, vers qui il nous faut aller. Cela oblige à des remises en question et à une ascèse salutaires. Nous sommes, en quelque sorte, obligés de sortir de nous-mêmes. Et ce n’est qu’ainsi que nous pouvons rencontrer, en vérité, Dieu et nos frères. Vive la paroisse ! 

Patrice BOURSIER, curé de Sainte-Croix-des-Essarts et Saint-Vincent-de-Chantonnay


L’animation des célébrations

Nous sommes arrivés à Chantonnay en août 2022. La première fois que nous avons assisté à la messe, on se souvient d'avoir été frappés par l'église remplie et les cris des enfants ! On a senti qu'on arrivait dans une paroisse dynamique. …/…

On a aussi été interpellés par le nombre de personnes qui restaient papoter dehors après la messe. On a senti la joie d'être ensemble et de partager.

Dès notre arrivée, la première personne à nous avoir accueillis est le Père Patrice. Nous avons été touchés par son attention envers nous.

Entre autres, il a pris soin, après chaque messe, de nous présenter à différentes personnes, notamment des familles. Un dimanche, des paroissiens, qui sont aussi nos voisins, sonnent à notre porte pour nous apporter la revue paroissiale. Nous restions encore timides mais nous nous sommes sentis accueillis, et c'était fort pour nous dans une région toute nouvelle où nous débarquions. Se sentir faire partie d'une famille donne sens à notre foi.


Le tournant a eu lieu lorsque nous avons commencé à participer à l'animation des chants lors des messes. Plusieurs semaines après avoir signalé notre disponibilité, on a reçu un appel pour remplacer une des animatrices, comme par hasard juste après avoir reparlé entre nous de notre désir de participer... pour nous c'était un clin d'œil de Dieu. À partir de cette première animation, nous avons senti un saut dans notre intégration : on crée petit à petit des liens avec les paroissiens, et le fait d'être acteurs lors des messes nous aide à nous sentir faire partie de la communauté. Nous avons plaisir à donner de nos talents pour rendre les messes plus vivantes et joyeuses à travers la musique.

SOPHIE et GUSTAVO – Chantonnay


La gestion économique d’une paroisse

Nous sommes onze personnes autour de la table aux réunions de conseil économique de Sainte-Croix-des-Essarts. Présidé par Patrice, il se compose notamment d’une comptable, d’une trésorière et d’un trésorier adjoint. Les autres membres assurent différentes responsabilités : entre autres, une secrétaire, un membre qui se penche sur le dossier des assurances pour les bâtiments et le mobilier ; un autre membre spécialisé pour les archives et le patrimoine, etc. La plupart des relais de la paroisse sont représentés dans ce conseil économique. L’ordre du jour des réunions est très chargé et divers. Nous


nous réunissons tous les trois mois.

Notre rôle, c'est d'échanger entre nous pour connaître les souhaits et besoins de la paroisse et de réfléchir sur ce qui va ou ne va pas au niveau du fonctionnement dans notre relais pour que les offices et les cérémonies se passent au mieux et pour que le patrimoine religieux et paroissial soit préservé et entretenu.

Après les décisions prises au conseil économique, c'est à nous de faire les recherches de documents, de demander les devis et de faire réaliser sur le terrain dans nos relais, les travaux ou achats nécessaires en tenant compte du budget dont la paroisse dispose.

C'est aussi être l'interlocuteur entre le maire de notre commune et la paroisse et aussi avec les OGEC (Organisme de Gestion de l’Enseignement Catholique), par exemple pour la signature d’une convention concernant l’utilisation d’une salle paroissiale par une école.

Être membre du conseil économique, c’est une responsabilité partagée tant en équipe que dans les
relais. Il faut en effet souvent faire appel aux bénévoles pour réaliser tel ou tel travaux. Je me sens en lien étroit avec la communauté. J’essaie d’être ainsi au service de l’Église, comme une « petite pierre à l’édifice ». 

 Marylène GABORIAU membre du Conseil Économique de Sainte-Croix-des-Essarts



Ma place dans la vie paroissiale

Avec mon mari, nous avons d’abord conçu notre lien avec la paroisse au travers de nos choix éducatifs. Puis je me suis engagée dans des services de la paroisse au fil du temps : éveil à la foi, catéchèse…

Personnellement, la messe est le moment le plus important de ma vie de foi que je partage avec la communauté paroissiale. Je suis par ailleurs catéchiste ; chercher par quel angle proposer un sujet aux enfants oblige à le travailler, l’approfondir. Les formations de catéchistes proposées par la paroisse permettent également de nourrir ma foi et ma compréhension de la bible.…/…


Je travaille à la Maison du diocèse Saint-Paul et je vois toutes les propositions diocésaines qui viennent enrichir celles de la paroisse.

En profiter nous permet aussi d’apporter quelque chose à la vie paroissiale. Je crois en effet que nous avons besoin de vivre régulièrement des temps forts pour apporter un souffle nouveau à notre paroisse.

Notre communauté paroissiale est composée de personnes de sensibilités différentes, c’est à la fois une chance et une contrainte. En effet on retrouve dans l’Église la même difficulté à vivre le dialogue que dans le reste de la société. La perte de notre capacité à débattre polarise les positions de chacun. Je regrette que cela nous empêche de vivre une vraie vie de communauté.

Même si nos divergences sont sources de tensions, elles peuvent aussi augmenter notre créativité. Demandons donc à Dieu comment y arriver. Je rêve d’une réflexion paroissiale globale qui permettrait de tirer parti du meilleur de chacun, de nos idées, de nos convictions et de nos désirs pour cette paroisse. 

Danièle SOULLARD – Chantonnay


Communauté ecclésiale de proximité




Nous avons été appelés à créer un groupe pour la vie de la communauté chrétienne de La Merlatière. Nous apportons nos idées lors des réunions mensuelles. Il nous faut coordonner différents sujets : le ménage de l’église avec l’aide de personnes extérieures à la vie pastorale, le fleurissement, etc.

Grâce à ce service d’Église, nous sommes un peu référents aux yeux des personnes qui souhaitent un contact avec la paroisse, mais aussi avec la municipalité de notre commune.

Nous avons à cœur, en toute simplicité, en mesure de nos capacités et également en répondant à la nécessité de se former à la lumière de l’Évangile, de mener les cérémonies dans notre église, en accueillant les nouveaux paroissiens et, par conséquent, susciter l’envie de rejoindre la vie de la communauté.

Cela nous permet de mieux comprendre l’organisation de la paroisse Sainte-Croix et le fonctionnement du conseil économique, notamment.

Dans la bienveillance, nous sommes tous présents selon notre parcours de foi et notre disponibilité du moment, avec nos qualités et nos défauts, mais animés par l’envie de servir et dynamiser notre Église.

Nous nous sentons épaulés les uns par les autres face aux difficultés du quotidien, mais avec toujours l’idée de regarder vers le Ciel tout en gardant les pieds sur terre, et en gérant au mieux la vie de notre Église. 

 ANNE-MARIE, CÉLINE, CHRISTELLE, NICOLE, LUDOVIC, OLIVIER – La Merlatière

En équipe pastorale

Je fais partie de l’équipe pastorale de la paroisse Saint-Vincent-de-Chantonnay depuis juin 2020. Elle est constituée de deux prêtres, deux diacres, deux LEME (Laïc En Mission Ecclésiale) et de deux laïcs engagés dans leur communauté locale. Nous nous rencontrons tous les quinze jours de 16h à 18h. 


Nous commençons par un temps de prière (chant - Évangile du jour avec échange). Puis, nous prenons un temps d’approfondissement à partir d’articles sur des faits de société d’actualité (fin de vie, personnes avec handicap, conflits sociaux…), ou sur des événements d'Église (rapport de la Ciase, synodalité, Communautés Ecclésiales de Proximité). C’est ensuite le moment choisi pour partager ce qui se vit dans nos communautés humaines. Il y a toujours un temps “organisationnel” pour la catéchèse, le fonctionnement des équipes liturgiques, les sacrements de l’initiation chrétienne avec évaluation des réalisations, les propositions pour les temps forts liturgiques : Avent/Noël - Carême/Pâques…

 En toile de fond de ce fonctionnement, nous avons : la volonté de servir l’annonce de Jésus-Christ au monde d’aujourd’hui, la volonté d’appeler le maximum de personnes à être actrices, à leur mesure, de la vie et de l’animation de nos communautés, la volonté de les accompagner et de les soutenir par des propositions de formation. La réflexion actuelle sur les Communautés Écclésiales de Proximité met en lumière la tension “féconde” entre le besoin de faire vivre une Église au plus près et une nécessaire mutualisation des forces.

Je trouve que nous vivons ces moments d’altérité en bonne fraternité. Nos rencontres fréquentes, engageantes certes, nous permettent de nous faire confiance et ainsi de pouvoir évoquer des sujets parfois difficiles.

Ce qui est certain, c’est que nous essayons de faire vivre au mieux notre paroisse, sans doute avec ses faiblesses, mais toujours en gardant à l’esprit l’idée de la faire grandir sous le regard de Jésus. 

 Marie RIBREAU - Chantonnay