Place au sport et aux jeux !

 
Le pape François dit qu’il faut se mettre ʺen jeu avec les autres et avec Dieuʺ et ʺDonner le meilleur de soi-mêmeʺ. Mais comment relier sport et foi ? Pour certains sportifs, amateurs ou confirmés, Dieu aide à se surpasser, à chercher en soi les ressources qui permettent d’aller au bout. Selon Holy Games, mis en place par l’Église catholique, il s’agit de réconcilier corps et âme. C’est aussi vivre le ʺensembleʺ et la ʺfraternitéʺ en équipe. Saint Paul présente parfois sa mission comme une course et un combat. ʺVous savez bien que, dans le stade, tous les coureurs participent à la course, mais un seul reçoit le prix. Alors, vous, courez de manière à l’emporter. Tous les athlètes à l’entraînement s’imposent une discipline sévère ; ils le font pour recevoir une couronne de laurier qui va se faner, et nous, pour une couronne qui ne se fane pas.ʺ


En 1905, le Vatican est à l’origine des premiers jeux paralympiques de l’histoire et Jean-Paul II, pour qui le sport était “un don de Dieu”, ou encore “un signe des temps”, institua en 2004 une section “Église et sport”. 


Nous remercions toutes les personnes qui ont accepté de témoigner dans ce bulletin. Elles nous partagent leur joie de pratiquer le sport et d’en retirer des bénéfices pour le corps et pour l’esprit.

Élisabeth BOURRASSEAU (Laïque en Mission Ecclésiale pour la pastorale des jeunes)

 

Sportif pour la vie

 Sur les routes de Mouchamps, il est fréquent de remarquer l’élégante foulée de Roger Godard adepte de la course à pied de fond, et au palmarès impressionnant en tant qu’amateur,
cumulant les titres de champion de France, de vice-champion d’Europe et vice-champion du monde. Jean-Louis Lampérière, paroissien de Mouchamps et membre de l’équipe pastorale de Saint Vincent de Chantonnay, a recueilli son témoignage.
 


J’ai 79 ans, je m’entraîne régulièrement cinq jours par semaine avec des objectifs de compétition précis. J’adhère toujours à un club d’athlétisme. Pourtant, cela avait mal commencé : à l’âge de 8 ans j’ai fait des crises de rhumatisme articulaire et le médecin de l’époque m’avait prédit une inaptitude définitive au sport. Cependant j’ai pu déjouer ce pronostic et j’ai pratiqué le basket de l’adolescence jusqu’à l’âge de 27 ans pour ensuite ne me consacrer qu’à la course à pied. Cette longévité sportive a nécessité de ma part une rigueur diététique et une rigueur d’entrainement tout au long de ma vie. J’ai eu la chance d’avoir une excellente santé depuis mes débuts sportifs et également d’avoir une épouse solidaire et coopérante, ce qui a beaucoup facilité l’organisation de mon activité sportive. Quand j’étais en activité, j’allais m’entraîner après ma journée de travail de menuisier charpentier. J’ai pu aussi être pompier volontaire à Mouchamps pendant quarante ans (21 à 62 ans). La pratique de la course à pied à un haut niveau m’a procuré un équilibre physique et psychologique en développant la volonté, le courage de persévérer jusqu’au bout de l’épreuve malgré les difficultés, les intempéries et la douleur physique. J’ai appris à respecter mes adversaires et à reconnaître leurs qualités. Les échecs, dans ce sport individuel, ne peuvent être imputés qu’à soi-même et donc il faut en rechercher la cause pour sans cesse essayer de s’améliorer. Il faut savoir prendre des conseils extérieurs et aussi apprendre à ‘écouter’ son corps. Je ne refuse jamais à mon tour de transmettre mon expérience sportive. L’activité sportive telle que je la pratique encore aujourd’hui est pour moi une école de régularité, de rigueur, de persévérance, de volonté mais aussi d’humilité.

 Roger GODARD– Mouchamps 


L’amour du sport et l’amour du Christ

Il y a cinq ans, j’ai quitté la région parisienne et j’ai décidé de me déplacer uniquement en vélo. Instinctivement je m’étais dit que cela serait mon pèlerinage mais je ne m’attendais pas à ce que cela m’apporte autant. En effet, pour une prof d’EPS, l’amour du sport c’était plutôt facile, mais l’amour du Christ beaucoup plus compliqué. Pour expérimenter la foi et rencontrer le Christ il m’a fallu tomber. Dans ma reconstruction et dans cette foi recommençant, je me suis surprise à prier en vélo, pourtant je n’avais jamais prié auparavant. Il faut dire que le paysage s’y prêtait particulièrement bien car j’avais choisi comme pèlerinage les bords de l’océan. Pendant plus d’un an je me suis rendue en vélo à mon travail, parcourant ainsi une trentaine de kilomètres par jour. Je me suis également surprise à écouter des chants religieux. Je vous laisse imaginer le truc. Il est 6h du mat, je suis sur mon vélo en train de chanter à tue-tête ‘Regarde l’étoile, invoque Marie. …/… Si tu la suis tu ne crains rien’. 


À ce moment-là je me dis : ‘Quelle bête m’a piquée ?’. Mais à chaque lever du soleil, je me disais : ‘Merci Seigneur de m’offrir un tel spectacle’. Le vent, les marées, les couleurs, les odeurs… Plus qu’un pèlerinage cela a été une véritable rencontre pour moi avec le Christ. Pour suivre mes aventures, rendez-vous sur ma page instagram : vavilo_coaching, dédiée aux femmes qui souhaitent se remettre en selle au sens propre comme au sens figuré. Sportivement.

Flavie BURIDAN – La Roche-sur-Yon

Holy Games


HOLY GAMES, en français ʺJeux Saintsʺ. Ils ont été voulus et organisés, cette année, par les évêques de France et ont lieu un peu partout sur le territoire national. Pour le diocèse de Luçon, une équipe s’est constituée afin de relayer le message que sport et foi sont liés. Que ʺDieu aime le sport !ʺ Divers évènements ont été ou vont être organisés sur notre Diocèse. Le dimanche 2 juin aux Sables-d’Olonne se tenait un évènement HOLY GAMES. Dès le matin, sur la plage, des activités pour tous : marche, foot, beach volley, olympiades, zumba, cardio box et tennis de table se sont déroulés dans la joie et la fraternité. Joie du partage, de l’effort, rires dans les équipes, tout cela a contribué à la fraternité et à ce que chacun trouve sa place. Après le pique-nique sur la plage, le groupe Team O’Théo, dans l’église, nous a permis de louer et chanter. Deux beaux témoignages nous ont été offerts par Flavie, professeure de sport et Jean-Philippe Guignard, autour des valeurs communes entre sport et foi : joie, amour, persévérance, confiance, fraternité, humilité et excellence. Nous avons clôturé la journée par la messe. La devise « Citius, Altius, Fortius – Communiter », “plus vite, plus haut, plus fort-ensemble” créée par le Père dominicain Didon et Pierre de Coubertin, fil rouge de la journée, a été reprise par le Père Léon-Edouard, prêtre de la paroisse. Aux Sables-d’Olonne, n’hésitez pas à faire un détour par la chapelle des sportifs à l’église Notre-Dame-de-Bon-Port ouverte jusqu’au 6 septembre. Vous pourrez notamment y participer à un temps de prière animé tous les mardis à 18h.

 Élisabeth BOURRASSEAU (Laïque en Mission Ecclésiale pour la pastorale des jeunes)

Chausse tes baskets et le reste suivra…

Je ne pensais pas écrire cela un jour car mon rapport à la course à pied (et au sport d’une manière générale) a démarré un jour de septembre 2012 (j’avais alors 39 ans)… Encouragée par mon mari, tout d’abord un tour de piste dont je me souviens être revenue rouge écarlate et complètement essoufflée, d’autres tours ont suivi par la suite, pour finalement ne plus compter en tours mais en kilomètres, puis


le marathon de Paris en 2019. Aujourd’hui c’est une évidence, courir c’est ma bulle d’oxygène. Courir me permet de me reconnecter avec moi-même. Seuls comptent mon ressenti, ma respiration, le rythme de mes jambes. Le cerveau est complètement déconnecté et je me laisse guider. C’est une autre moi-même qui prend le relais et qui guide mes pas. Il y a comme une expérience proche d’une certaine forme de spiritualité. Je deviens disponible et attentive à tous les signes qu’envoie la nature : là un chant d’oiseaux, ici la végétation changeante au gré des saisons et puis le spectacle du ciel et de ses mille variations. En courant je me sens forte, prête à dépasser mes propres limites et je suis exactement là où j’ai envie d’être. Dans ce lieu intime où seul mon inconscient est capable de m’emmener. Et dans ce lieu, intervient la magie de la relation aux autres. Tout d’abord au sein de mon couple, nous partageons ce même goût pour la course à pied en ayant des objectifs très différents, mais cela nourrit notre couple. Je fais également partie du club d’athlétisme de Chantonnay. Des amitiés solides se sont construites et j’ai découvert que la course à pied se vit aussi à plusieurs. Venir aux entraînements c’est notre rendez-vous de la semaine, on sait pourquoi on est là et ce qui nous motive (à des degrés très variables) : l’esprit de compétition, le besoin de prendre soin de soi, le besoin de se défouler etc. Quel que soit son niveau, on a juste envie de ‘tout donner’ et d’oublier les tracas et soucis du quotidien. La course à pied permet cette prise de hauteur. Je constate aussi que mon écoute aux autres est bien plus active. Tout cela donne du sens et un point d’ancrage nécessaire lorsque le tourbillon de la vie nous emporte malgré nous.

 Sandrine SIMON-PETIT – Chantonnay

Évoluer au plus haut niveau en Para triathlon 

J’ai 33 ans. Je suis athlète de haut niveau en para triathlon. Je suis actuellement en préparation pour les Jeux Paralympiques de Paris. Mon épreuve aura lieu le 2 septembre 2024. Je suis déficient visuel. Atteint d’une rétinite pigmentaire depuis l’âge de 8 ans. Mon quotidien est rythmé par des adaptations au quotidien, du fait que ma vue évolue. Actuellement, j’ai une acuité visuelle d’environ 1/50ème et un champ visuel restreint. Mais cela ne m’empêche pas d’aller puiser dans mon énergie pour trouver des solutions pour faire de ma passion, mon métier. Je suis fier d’avoir pu repousser les obstacles et franchir les barrières, non sans difficultés mais avec beaucoup d’abnégation. Pour moi, la difficulté est présente au quotidien, mais elle ne m’empêche pas d’évoluer dans le sport de haut niveau. Oui j’ai trébuché, oui je me suis fait mal, mais j’ai réussi à puiser pour me relever. Tout ça est permis par les gens qui m’entourent, sans avoir peur de demander de l’aide dans des situations délicates ! Avec une devise : Ne jamais rien lâcher ! Et tout ça nous a permis, à mon guide et moi-même, d’être quatrièmes des Jeux Paralympiques de Tokyo, vice-champions du monde 2022 et 2023, vice-champions d’Europe 2022 et 2021, champions de France 2020, 21, 22 et 23. Pour rappel, en para triathlon, ce sont des formats S : 750 m de natation (nous avons un lien entre nos deux jambes), 20 km de vélo (nous en tandem), 5 km
de course à pied (nous avons un lien à la taille). …/… 

Avant toutes ces aventures en para triathlon, j’ai obtenu mon diplôme de kiné en 2020 et, avant ça, j’ai également obtenu une licence STAPS (spécialité Management du sport) en 2014. J’ai également fait partie de l’Equipe de France de Cecifoot de 2011 à 2014.

 Thibaut RIGAUDEAU
Boulogne Billancourt (ses grands-parents sont de la paroisse St-Vincent de Chantonnay)

Le sport doit être fédérateur 

Très jeune, mon père m’a encouragé à faire du sport. Tout naturellement, j’ai pratiqué le foot en club et l’athlétisme en scolaire. Jusqu’à l’âge de 16 ans j’ai ainsi pratiqué ces deux disciplines sportives, mais un jour il a fallu que je choisisse car le nombre d’heures consacrées aux entraînements et à la compétition ont vite été incompatibles avec les études. J’ai décidé de laisser tomber le foot pour me consacrer à l’athlétisme. Mes enseignants d’EPS de l’époque m’ont encouragé pour que je devienne professeur d’éducation physique. En 1973 je rentre à l’ILEPS (Institut Libre d’Education Physique et Sportive) à Meaux et, en 1977, je suis nommé professeur d’EPS au collège ‘Amiral Merveilleux’ du Vignaux aux Sables-d’Olonne. En 1996, je quitte mes fonctions de directeur de l’UGSEL Vendée, de vice-président du CDOS (Comité Départemental Olympique et Sportif de Vendée) et de prof d’EPS pour être nommé directeur du collège Saint-Joseph à Chantonnay. Mes responsabilités ne me permettent plus de m’impliquer dans la vie associative. C’est en 2013, la retraite approchant, que je reviens au CDOS comme président. Amitié, respect, excellence sont les trois valeurs prônées par Pierre de Coubertin lors de la création des Jeux Modernes en 1896. J’ai toujours eu à cœur de promouvoir ces trois valeurs car elles reflètent pour moi ce que devrait être notre société. Cette semaine, nous avons vécu des moments exceptionnels lors du parcours de la flamme. C’est sur cette joie des enfants, ces sourires en voyant la flamme, que nous devons nous appuyer pour construire un monde meilleur. Le sport doit être fédérateur, il doit être un facteur déclenchant pour que chacun se respecte.

 Jean-Philippe GUIGNARD – Avrillé 

Coach pour transmettre

Être coach sportif, éducateur ou enseignant, c'est avant tout transmettre. Transmettre le goût de l'effort, du dépassement de soi, mais aussi transmettre un savoir et des connaissances. Parfois être coach, c'est accepter de voir l'apprenant échouer, mais aussi trouver les bons mots, donner les bonnes techniques et savoir motiver pour transformer l'échec en réussite. La plus belle des reconnaissances pour un éducateur est de voir son élève ou son équipe briller, c'est le signe que le savoir a été transmis. Être coach ou professeur, c'est aussi transmettre dans le respect et les valeurs universelles du sport. Le respect de soi et de son corps. Le respect des règles, des consignes. Le respect de l'autre et de l'adversaire. Évidemment, un coach doit amener son groupe ou son élève à la performance ou la victoire, mais en gardant la notion de respect. La victoire sans la forme ou sans le respect des valeurs a
toujours un goût amer. Enfin, être coach et savoir que son travail n'a pas été vain et a pu créer des
vocations, amène beaucoup de gratitude. Le relais est passé et la transmission peut ainsi continuer.

Anthony FEVRE – Essarts en Bocage

Le sport adapté 

A l’initiative du Secours Catholique du secteur d’Essarts en Bocage, tous les quinze jours depuis un an, des séances de sport adapté avec Charly Rigaudeau – éducateur sportif – sont ouvertes à une douzaine de personnes de tout âge qui sont en lien avec l'équipe locale ou des personnes qui sont isolées ou ayant des difficultés physique ou en situation de handicap. Celles-ci vous livrent leur témoignage :
ʺC’est super bien pour la santé, ça m’empêche d’être rouillée !ʺ(Marie-Jo) ʺJ’aime bien le travail sur l’équilibre, les étirements, avec une partie plus intense au départ et des jeux ensuite, c’est une bonne dynamique!ʺ(Michel) ʺParfois, on se réveille, on n’a pas le moral, donc tu te forces et ça fait du bien ! J’ai fait des énormes progrès ; il y a un an et demi j’étais en fauteuil roulant, aujourd’hui je suis en déambulateur!ʺ(Rose) ʺC’est bien, enrichissant, c’est chaleureux, on ne se sent pas mise de côté !ʺ(Lucie) ʺOn a tous nos pathologies, nos caractères, donc on ne regarde pas… il y a de la bienveillance entre tous et des amitiés se sont créées.ʺ(Mariella) ʺChaque personne est différente et à ses difficultés. Avant je ne faisais pas de sport du tout. Ça fait du bien pour le côté musculaire, la détente, la réflexion. Faire du sport toute seule, ça ne donne pas envie »(Annie) ʺSuite à un accident vasculaire cérébral, le sport adapté me fait du bien.ʺ(Jean-Maurice) ʺAutrefois, j’avais fait du sport, il faut s’y remettre ! Je ne regrette pas ! Cela m’apporte du bien-être, du confort, de la sécurité émotionnelle.ʺ(Suzanne) ʺÇa libère
l’esprit et c’est bien pour reprendre des forces physiques.ʺ

(Christophe)  SECOURS CATHOLIQUE - Essarts en Bocage

Le bien-être par le sport

Le sport, l’activité physique et sportive, ont toujours fait partie de ma vie. Trente ans de basket où l’aspect compét’ était ma principale source de motivation après les tops moments de partage sur et en dehors du terrain avec mes coéquipiers devenus pour la plupart des amis, que j’ai toujours beaucoup de bonheur à retrouver. J’ai découvert la course à pied avec dossard au début des années 2000, mais plus sérieusement début 2010 ; là encore l’aspect compét’ me faisait avancer. 2016 marque un tournant dans ma vie de sportif puisque je raccroche les baskets définitivement à 38 ans. Et même si la course à pied continue d’animer mes semaines, la dimension santé est devenue mon véritable moteur. Cinq heures par semaine, ce sont les recommandations de l’OMS. J’ai la chance d’organiser ma semaine et de courir le midi; le bien-être post effort est toujours très agréable. …/…



Seul ou accompagné, je cours pour le plaisir et tu l’as compris pour ma santé. C’est un minimum, puisque je suis devenu kiné spécialisé dans la prise en charge des coureurs à pied. Je dégage aussi du temps pour faire de la prévention sur les effets tellement bénéfiques de l’activité physique et sportive (et les méfaits de la sédentarité) dans les collèges et lycées. Souvent on me demande : « tu penses à quoi quand tu cours si longtemps ? » L’ultra trail a cette particularité de durer des dizaines d’heures. Je n’imaginais pas vivre ces aventures sportives seul. Et j’étais finalement toujours accompagné, et plutôt bien accompagné avec mon frère souvent, des potes de course devenus de vrais amis, et le summum partagé de ces aventures humaines avec ma petite femme. Ce n’est que depuis deux-trois ans que je me lance sur ces défis seul, et si possible sans assistance. Ça me permet d’être plus focus sur la course mais surtout sur moi. Te dire que je me retrouve seul accompagné de Dieu pendant ces nuits à crapahuter dans la montagne à la lumière de ma frontale, serait sans doute exagéré. Je suis chrétien, pratiquant quand c’est mon tour de tenir l’orgue de la paroisse, mais avec les années, la messe ne me parle plus autant… contrairement à ces longs moments seuls dans l’effort constant où mon esprit vagabonde et se promène, pensant à ma famille, mes enfants… Je reviens souvent de ces longues courses, ou de longues sorties, avec des réponses, des idées. Le sport me fait finalement autant de bien au corps, à ma santé, qu’à ma tête. Sportivement vôtre. 

 Guillaume JOURDAIN – Le Poiré sur Vie

Accompagner spirituellement des sportifs de haut-niveau 

Après des études pour être professeur d’EPS fini en 2004, j’ai répondu à l’appel de Dieu pour le servir à plein temps comme aumônier auprès de la jeunesse à travers le sport. Depuis 2011, je me forme dans l’accompagnement des sportifs de haut niveau car ils sont soumis à une pression extrême et sont souvent isolés dans le parcours de vie et de foi. C’est en 2013, grâce à l’aumônier de l’équipe de rugby et rugby fauteuil du Pays de Galles en visite en France, que j’ai pu découvrir le rôle d’aumônier du sport au sein des clubs et des grands événements sportifs. 

Je me suis alors formé à partir de 2014 en
Angleterre avec Sports Chaplaincy UK et j’ai commencé à être sollicité et accrédité́ lors de compétitions européennes dans l’handisport auprès des athlètes francophones. Lorsque j’ai été́ accrédité́ en 2016 pour les Jeux Paralympiques de Rio, je fus le premier aumônier protestant français depuis 1988 pour des jeux d’été́. Cet été, je serai accrédité pour mon 10ème grand évènement sportif. Je me sentirais avant seul comme français à Paris car je serai avec près de quatre-vingts aumôniers catholiques et protestant pour servir au village des athlètes olympiques et paralympiques. Régulièrement, les sportifs se confient à moi que cela soit à travers une permanence, un appel informel, un entretien planifié ou autour d’une étude biblique. Mais j’avoue que certaines confidences sont lourdes à porter seul ! L’aumônier est souvent seul face à l’insoluble. Bien que dans les grands événements, nous sommes amenés à travailler en équipe, ce que les sportifs nous partagent relève de la confidentialité́. Le soutien que nous pouvons recevoir est dans la prière. Il m’arrive de me sentir seul... humainement parlant ! Ce sont des opportunités pour grandir dans une dépendance à Dieu, pour apprendre à vivre dans le repos de Dieu. La prière est le refuge de l’aumônier, c’est là qu’il trouve Dieu, son meilleur allié. 

 Joël THIBAULT Pasteur à Rennes
(Président d'Holistic Sports et auteur du livre “L’aumônier des champions” aux éditions du Cerf)