Edito de l'abbé Patrice Boursier, curé des 3 paroisses

« Dieu est présent dans le secret » 

Nous vivons des temps vraiment particuliers. Il nous faut nous adapter au jour le jour. La vie s’en trouve bien ralentie, sauf pour certaines catégories de personnes comme les soignants ou ceux (certains) qui travaillent dans l’agroalimentaire et d’autres encore.

Les bouleversements atteignent bien évidemment notre vie paroissiale, puisqu’aucune célébration ne peut avoir lieu sauf les sépultures qui, dans nos trois paroisses, à ce jour, continuent d’être vécues avec les restrictions qui s’imposent. Peut-être qu’ici et là, on va un peu vite à voir, dans ce qui nous arrive, une chance. Mais il est vrai que tout événement nous enseigne. Ainsi la quasi disparition de toute activité paroissiale nous donne de mieux mesurer ce que Jésus nous dit à chaque messe du mercredi des Cendres, en entrant dans le Carême : « Quand tu pries, retire-toi dans ta pièce la plus retirée, ferme la porte et prie ton Père qui est présent dans le secret ; ton Père qui voit dans le secret te le rendra . » (Évangile selon saint Matthieu au chapitre 6).  
  
La vie paroissiale semble à l’arrêt ; la vie de foi ne cesse pas. Le Seigneur nous rejoint là où nous sommes. 

Les juifs, nos ascendants spirituels, en avaient fait l’expérience au 6ème siècle avant Jésus-Christ. Le roi Nabuchodonosor avait déporté une partie de la population à Babylone. Exilés, éloignés du Temple de Jérusalem en lequel ils voyaient l’assurance de la présence de Dieu, « confinés » en terre étrangère, ils ont découvert que Dieu, loin d’être lui-même « confiné » dans le Temple, les rejoignait dans leur exil, leur était tout aussi présent que dans leur patrie. Et pour bon nombre de déportés, ce ne fut pas une expérience de quelques semaines.

On dit que ce qui caractérise la modernité, c’est l’accélération – et une accélération qui, elle-même, accélère. Nous avons tellement intégré, intériorisé cela que ralentir peut nous demander un effort quand bien même nous nous dirions : « enfin, on va pouvoir souffler ! »

Car ralentir n’est pas s’avachir, tout comme se reposer n’est pas se laisser aller. Restons mobilisés ! C’est bien ce qu’on nous demande ! La prière est avant tout écoute et exige donc une attention et une disponibilité de tout notre être.

Restons mobilisés pour le Seigneur et pour nos semblables. Certains, dans notre communauté, ont déjà initié une heureuse pratique : s’encourager à prendre des nouvelles des uns et des autres, particulièrement, des plus isolés. Je fais mien cet encouragement. Et d’autres personnes, plus douées que moi en informatique, nous donnent, dans ce bulletin des indications pour rester connectés entre nous, par l’intermédiaire notamment d’un blog. Qu’ils en soient vivement remerciés !

Bonne et sainte montée vers Pâques. 
Patrice Boursier, curé