René Giraudet




L'abbé René Giraudet sera béatifié samedi 13 décembre 2025 à la Cathédrale Notre-Dame de Paris.

Sa tombe est situé dans le cimetière de Chantonnay. 

(un fléchage permet d'y accéder)





    Le pape Léon XIV a reconnu cinquante nouveaux martyrs français morts lors de la Seconde Guerre mondiale. Ces religieux, séminaristes ou laïcs, tués en haine de la foi par les nazis, deviendront donc bienheureux. 

    Parmi eux, se trouve un prêtre de notre diocèse de Luçon, l’abbé René Giraudet, inhumé à Chantonnay. 

    Ces 50 vénérables ont tous consacré leur apostolat aux ouvriers français envoyés en territoire allemand par le régime de Vichy, dans le cadre du Service du Travail Obligatoire. Ils ont été arrêtés pour activités subversives contre le Troisième Reich, torturés et mis à mort principalement dans des camps de concentration.

    René Giraudet est né le 4 décembre 1907 à Luçon (Vendée). Il devient prêtre des Missions Etrangères le 5 décembre 1930.

Il aurait voulu partir en Extrême-Orient, mais sa santé l'oblige à revenir dans le diocèse de Luçon, où il exerce les ministères de vicaire à Saint Hilaire de Loulay, puis de curé à St Hilaire du Bois.

    Il demande à son évêque la permission de partir en Allemagne comme aumônier des Travailleurs Forcés, en réponse à l'appel du Cardinal Suhard qui demande des volontaires pour partir les assister spirituellement et leur apporter le réconfort des sacrements catholiques. 

    Il part en Allemagne comme prêtre clandestin sous le couvert d'être un ouvrier volontaire. Employé à Berlin comme droguiste à l'imprimerie Deutscher-Verlag pour l'expédition d'imprimés, il travaille ensuite comme métallo puis comme contrôleur à A.E.G. Reconnu comme prêtre et coupable d’activités interdites (confessions, communions, récollections, baptêmes …etc.), 

    il est arrêté par la Gestapo le 12 juin 1944. Inculpé pour ses pratiques religieuses, il est emprisonné puis déporté le 23 septembre 1944 au camp de concentration d'Oranienbourg-Sachsenhausen et enfin transféré à celui de Bergen-Belsen, où il contracte le typhus. Le 15 avril 1945, l’armée américaine libère le camp. René Giraudet est rapatrié par avion sanitaire en France. 

    Il décède le 12 juin 1945 à l'hôpital de Kremlin-Bicêtre. Il sera enterré à Chantonnay.



Spectacle sur René Giraudet




L’ostensoir en forme de Croix Scout, fabriqué par André Téqui, un S.T.O. à Berlin, et dont s’est servi à l’abbé Giraudet pour exposer le Saint Sacrement lors de son apostolat, est conservé sous vitrine à l’Église de Saint-Hilaire-du-Bois. Il a échappé aux diverses fouilles de la Gestapo, même au moment des arrestations. 
Dans la petite lunule qui porte l’hostie, a été fondue une médaille d’or représentant la Sainte Famille que portait René Giraudet, afin que l’Hostie consacrée repose sur de l’or.(Source : La Maraîchine Normande)



Répondant à une circulaire de la semaine catholique du 20 février 1943 qui demande des aumôniers volontaires pour les camps ouvriers en Allemagne, l’Abbé Giraudet pense réaliser son rêve de missionnaire et dit à l’évêque : « ne m’épargnez pas ». Il part pour un entretien à Paris le 30 mars.
Son départ de St-Hilaire-du-Bois a lieu le 16 avril 1943 et il repart de Paris le Jeudi Saint 22 avril pour arriver en Allemagne le Vendredi Saint.
Il a vécu « Vendredi Saint tous les jours » en tant qu’ouvrier volontaire et aumônier clandestin en Allemagne. Puis il se fit « Tout à Tous » en captivité au camp de Bergen Belsen. (Source : La Maraîchine Normande)





René Giraudet disant la messe dans les bois de Berlin. (©D.R.)
« Par son travail méthodique et précis, l’abbé Giraudet joue un grand rôle dans l’organisation de la vie religieuse à Berlin. Pourtant il s’en tient à la tâche qu’on lui a confié, sans dépasser ses attributions. Il sait se mettre à la portée de chacun. «C’est un prêtre humble, plein de douceur, n’employant pas d’expressions compliquées, mais nous parlant comme un grand frère», souligne un jeune » (extrait de la lettre de l’Abbaye St Joseph de Clairval du 18 octobre 2011)