Pâques

Dimanche 12 avril


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Traverser la tempête, à la lumière de Pâques


Lors de la bénédiction «  à la ville et au monde », le Pape François a voulu faire une relecture des événements que nous vivons à partir du récit de la tempête apaisée.



La tempête se lève sur le lac de Tibériade ; à bord du bateau, les disciples, saisis d’effroi, crient vers Jésus qui dormait à l’arrière : «  Maître, sauve-nous ! Nous périssons.» Mt 13, 25 Et nous savons la suite. « Jésus réprimanda les vents et la mer et il se fit un grand calme. » Mt 13, 26. Puis, il les questionna sur leur manque de foi. «  Pourquoi êtes-vous si peureux, hommes de peu de foi ? «  Mt 13, 26

Vent de tempête – Voilà bien qui évoque la Semaine Sainte que nous venons de vivre.
Vent de tempête pour Jésus. Après avoir été acclamé lors de son entrée à Jérusalem, Jésus est livré par Judas, trahi par Pierre, abandonné par ses disciples. Du plus profond de cet abandon, sa prière devient un cri vers son Père : «  Pourquoi m’as-tu abandonné ? » Mc 14, 34

Vent de tempête pour tous ceux qui avaient mis leur espérance en lui : les petits qu’il a reconnus, les malades qu’il a guéris, les personnes exclues qu’il a accueillies, les pécheurs à qui il a pardonné. Avec la mort de Jésus, l’espérance qu’ils avaient mise en lui se trouve anéantie.

«  Si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas, il reste seul, mais, s’il meurt, il porte beaucoup de fruits. » Jn 12, 24 Cette parole évoque d’abord Jésus. Il est ce grain de blé tombé en terre . Mais, parce que sa vie était donnée par amour, Dieu, son Père l’a ressuscité. «  Celui qui aime a déjà franchi la mort. » C’est dans la résurrection du Christ que s’enracine notre espérance.

Vent de tempête. C’est la situation que nous vivons en ce temps d’épidémie. Quotidiennement, nous suivons l’évolution du nombre de décès, de personnes contaminées ; nous sommes soumis au confinement avec toutes les situations de solitude qu’il engendre ; les activités associatives, ecclésiales sont suspendues ; nous sommes inquiets des conséquences économiques qui frappent des familles, des pays ; nous sommes admiratifs devant l’engagement du personnel soignant et de tous ceux qui continuent leur travail. Etc C’est du cœur de ce vent de tempête que nous avons envie de crier, comme les disciples : «  Maître,, au secours ! Nous périssons. »

Et si ce cri avait déjà été entendu ! Du fond de notre confinement,

  • nous expérimentons notre commune fragilité, notre commune vulnérabilité. nous voyons se développer des solidarités, bien sûr, à travers les soignants mais aussi tous ceux qui, à leur mesure, apportent leur petite pierre.
  • nous sommes les témoins émerveillés de gestes de fraternité : des liens distendus se renouent, des proximités se manifestent de multiples manières ; des initiatives se multiplient au service des personnes fragiles ou âgées.
  • nous éprouvons la place irremplaçable d’une communauté pour vivre notre foi.
  • nous sommes renvoyés à plus d’intériorité : qu’est -ce qui donne valeur et sens à ma vie ?
  • nous sommes questionnés sur le logiciel du développement qui laisse quantité de gens su le bord de la route .

Du fond de notre confinement, renaît le meilleur de l’homme, créé à l’image de Dieu.
Voilà bien qui a saveur de résurrection.

Et si c’était cela : «  Naître à une vie nouvelle ! «  Se laisser animer de l’Esprit du Christ ressuscité !
Le grain de blé, tombé en terre, continue de porter du fruit. Heureuses Fêtes de Pâques à tous !

Marcel Bidaud




Chant : Il est vraiment ressuscité