Les grandes évolutions dans l'Église

et le défi de la proximité



Quels changements depuis une soixantaine d'années ! Les enfants d'aujourd'hui ont bien de la peine à imaginer un monde sans électricité à la maison, sans voiture, sans portable !

Et que dire de l'Église ! Parfois, nous regardons le passé avec un peu de nostalgie ! L'événement marquant de la vie de l'Église a été sans aucun doute le concile Vatican II (1962-1965) : le pape Jean XXIII a invité les évêques du monde entier à se mettre à l'écoute de la Parole de Dieu et de l'Esprit-Saint pour entrer en dialogue avec le monde et ainsi lui présenter l'Évangile du Christ comme une Bonne Nouvelle dans la culture des hommes et femmes de notre temps.

La grande nouveauté a été la redécouverte de ce qu'est l'Église. Elle était définie comme une société parfaite avec à la tête le pape et les évêques. Les pères conciliaires l'ont définie ainsi : « L’Église étant dans le Christ le sacrement, c'est-à-dire le signe et le moyen de l'action intime  avec Dieu et de l'unité du genre humain. » (Lumen Gentium § 1). L'Église est regardée comme le Peuple de Dieu qui tire son unité du Père, du Fils et du Saint Esprit. Le concile nous a fait redécouvrir l'importance du baptême qui est l'envoi de tout baptisé pour annoncer l'Évangile. « L'ensemble de ceux qui regardent avec la foi envers Jésus auteur du salut, principe d'unité et de paix, Dieu les a appelés, il en a fait l'Église pour qu'elle soit aux yeux de tous et de chacun le sacrement visible de cette unité salutaire. » (L.G. §9)

Quelles évolutions nous avons vécues dans l'Église ! Le prêtre concentrait sur lui la plupart des responsabilités. Nous avons redécouvert toute la beauté des diverses vocations : fidèles laïcs, religieux/ses, diacres, prêtres... Chaque baptisé selon sa vocation révèle la beauté du visage du Christ : pasteur, serviteur, présent au cœur de la vie humaine.

Cette diversité s'est enrichie au fil des années par la place que prend chaque baptisé dans l'annonce de l'Évangile, dans la célébration des sacrements, dans la présence au monde. On ne peut nier que « la conscience de l'identité et de la mission du laïc dans l'Eglise s'est accrue. Nous disposons d'un laïcat nombreux, bien qu'insuffisant, avec un sens communautaire bien enraciné et une grande fidélité à l'engagement de la charité, de la catéchèse de la foi. » (Pape François)  Il vient d'instituer le ministère laïc de Catéchiste.

Mais nous ne pouvons pas fermer les yeux sur des mutations importantes qui touchent notre Église catholique : la diminution du nombre de prêtres, le diminution du nombre de baptêmes, de mariages... Nous vivons aussi la fin du temps de chrétienté.  Et devant cette situation se pose une question importante : comment les chrétiens, nos communautés paroissiales, peuvent vivre la proximité avec ceux qui cherchent, ceux qui prennent leur distance par rapport à l'Église, avec ceux qui souffrent de maladie ou d'isolement...?

Des services existent tel le Service Évangile des Malades (S.E.M.), les aumôneries de maisons de retraite. Des équipes liturgiques vivent l'accueil au début des célébrations...

Comment créer des liens avec les couples, les familles, qui arrivent dans notre rue, notre village ? C'est vrai la crise sanitaire a modifié les relations.                           …/…


Vivre la présence de l’Église…

Vivre la proximité est inscrit dans la mission de tout baptisé. Le pape François écrit : « Les fidèles laïcs peuvent 'rendre visible' le Christ aux autres par le témoignage rayonnant de foi, d'espérance et de charité... Il suffit de vivre les gestes les plus habituels, les occupations les plus ordinaires au milieu des personnes que le Seigneur nous fait rencontrer. »

Ce souci de la proximité interroge nos communautés : comment rendre visible la présence de l'Église ? Comment donner à voir des personnes repérables à qui l'on peut s'adresser ?

Voilà des défis à relever ! « Soyons réalistes, mais sans perdre la joie, l'audace et le dévouement plein d'espérance ! Ne nous laissons pas voler la force missionnaire. » (Pape François) ?

Abbé Alphonse LIMOUSIN