Chantez, priez, célébrez le dimanche !

Les moins jeunes d’entre nous ont connu un temps où il n’y avait pas d’église sans messe le dimanche, tout comme, il n’y avait pas – ou très peu – d’église sans presbytère et sans curé !

Que le Seigneur nous accompagne tous dans notre réflexion, notre recherche et nos initiatives en vue de servir la vie de nos communautés !

Ce temps-là est révolu mais l’invitation à se rassembler le dimanche demeure. Car cette pratique n’a jamais cessé depuis les tout premiers chrétiens qui célébraient le « Jour du Seigneur », le jour de la Résurrection du Christ, le premier jour de la semaine comme nous l’entendons dans les prières eucharistiques : « … nous voici rassemblés devant Toi, Seigneur, et dans la communion de toute l’église, en ce premier jour de la semaine, nous célébrons le jour où le Christ est ressuscité d’entre les morts. » (Prière eucharistique n°2)


« En ce premier jour… », oui, car le dimanche est le jour où tout commence pour les chrétiens. La mort de Jésus avait anéanti les disciples, les avaient stoppés net. Et voilà que, le lendemain du sabbat (qui se trouve être le samedi), le Ressuscité vient vers eux et vers elles. C’est alors que tout repart, pour les femmes d’abord, qui reviennent en hâte du tombeau : « … elles coururent porter la nouvelle aux disciples » (dans l’Évangile selon saint Matthieu au chapitre 28). La Résurrection du Christ est alors devenue le moteur des croyants et le dimanche, le tremplin de leur existence.

Et chaque église existe d’abord et avant tout pour ce grand jour, le jour de la Résurrection. Mais désormais et, depuis des années déjà, il n’est plus possible de célébrer dans chaque clocher une eucharistie dominicale. Mais doit-on pour autant se résoudre à ce que nos églises ne servent que pour les sépultures et quelques baptêmes ou mariages ?

À l’occasion de la réforme des paroisses qui va aboutir à élargir leurs territoires, Mgr François Jacolin a invité, dès le début du processus, à permettre une vie chrétienne communautaire au plus proche de chacun. Selon le pasteur de notre diocèse, il s’agissait d’être attentif à vivre la « proximité ». Peut-on soutenir une vie chrétienne communautaire dans les « petits clochers » sans permettre aux baptisés qui y vivent de se rassembler le dimanche le plus souvent possible ? À mon sens, non, étant donné l’importance du dimanche.

Ainsi, depuis des années déjà, les paroisses Saint Pierre-des-Deux-Lays et Saint Étienne-de-Grammont prévoient des célébrations dominicales de la Parole, à raison d’une par mois dans chacune des paroisses. En janvier prochain,
la paroisse Sainte Croix-des-Essarts leur emboîte le pas. On ne peut que se réjouir que des baptisés se prennent en main pour offrir la possibilité de chanter, de prier, de célébrer le dimanche, le plus largement possible. On pourra dire : « Étant donné la fragilité de certaines communautés, cela ne durera qu’un temps. » Certes, mais est-ce une raison pour ne pas faire ce que nos forces vives actuellement sont capables de porter ? Bien des groupes ou des initiatives dans l’église ne durent qu’un temps. Beaucoup ont eu pourtant leur raison d’être le temps qu’ils ont existé.

À la Pentecôte dernière, sortant du confinement, nous avions visé à ce que des célébrations dominicales aient lieu dans chaque église de nos trois paroisses. La nuit de Noël, nous avons eu le même objectif. Des échos très positifs nous sont revenus, y compris des jeunes générations. Et nous renouvelons l’expérience pour Noël prochain. Cela prendra des formes différentes selon les lieux : messes à 19h ou 20h, célébrations de la Parole aux mêmes heures ou dans l’après-midi du 24 décembre.

Célébrer le dimanche… et Noël

C’est vrai que ces célébrations de la Parole, tout en étant de vraies célébrations dominicales, ne peuvent remplacer l’eucharistie que le concile Vatican II (1962-1965) a désignée comme « la source et le sommet de toute la vie chrétienne ».



Aussi, quand les eucharisties dominicales se font moins nombreuses, l’habitude est de les espacer dans les « petits » clochers et de réserver la messe aux clochers du « centre » de la paroisse. Mais cela aboutit à ce que des communautés n’aient la messe qu’une fois par mois ou tous les deux mois. Est-ce vraiment juste ? Lors d’une journée diocésaine avec les diacres, Mgr Jacolin avait ainsi encouragé les célébrations dominicales de la Parole en invitant même à ce qu’elles aient lieu non seulement dans les lieux de culte périphériques mais bien également dans les églises situées au chef-lieu des paroisses.

C’est ce que, dans nos équipes pastorales, nous avons décidé d’initier sur nos trois paroisses. Ainsi, deux fois dans l’année, aura lieu dans les églises des Essarts, de Mouchamps et de Chantonnay, une célébration de la Parole. Cela permettra que d’autres clochers bénéficient de la messe plus souvent, ou plutôt, moins rarement !

Les églises-centre continueront d’avoir chaque dimanche – et à une heure favorable (11h), notamment pour les familles – une célébration dominicale, la plupart du temps eucharistique.

Nous avons à cœur, membres des équipes pastorales, de souligner combien la prière dominicale peut être vivifiante et dynamisante pour toute communauté chrétienne et que la raréfaction des eucharisties ne doit pas nous laisser croire que nous sommes condamnés à une vie chrétienne au rabais.

Que le Seigneur nous accompagne tous dans notre réflexion, notre recherche et nos initiatives en vue de servir la vie de nos communautés !■



Patrice BOURSIER, curé





« Nous sommes entrés dans l'Avent et Noël se fait de plus en plus proche. Aussi avons-nous souhaité recueillir divers témoignages sur la manière dont, ici ou là, se prépare Noël et comment on projette de vivre la fête. Merci à celles et ceux qui ont accepté de nous partager un peu de ce qu'ils vivent au sein de leur famille ou auprès de résidents en maison de retraite.»