Enfants de Dieu, marchons ensemble !


La « synodalité » : connaissez-vous ce mot ? En ces mois où nous allons adopter un nouveau missel pour la liturgie (voir ci-après), nous allons redécouvrir un autre mot du langage de la « tribu-Église ». Il s’agit du mot « consubstantiel » que l’on trouve désormais dans le credo de Nicée-Constantinople et qui signifie que Jésus, le Fils de Dieu et Dieu le Père partagent la même nature (substance) divine (on parlait alors du « Fils unique de Dieu de même nature que le Père » ; on dit désormais : « le Fils unique de Dieu consubstantiel au Père »).

Les deux équipes pastorales de nos trois paroisses se réunissent tous les quinze jours et leurs membres visent à « marcher ensemble », notamment en décidant ensemble. Nos trois conseils économiques travaillent dans le même esprit.

« Synodalité » est également un mot qu’à ma connaissance, on n’utilise que dans l’Église. Il signifie «marcher ensemble ». « Synode » vient de deux mots grecs, l’un (« syn ») qui veut dire « ensemble » (comme dans « synthèse » par exemple) et l’autre (« odos ») que l’on peut traduire par « chemin ».

« Marcher ensemble », voilà une expression qu’affectionne notre pape François. Ainsi, en 2015, il écrivait : « Ce que le Seigneur nous demande, en un certain sens, est déjà pleinement contenu dans le mot ‘‘Synode’’. Marcher ensemble – Laïcs, Pasteurs, Evêque de Rome – est un concept facile à exprimer en paroles, mais pas si facile à mettre en pratique. »

« Marcher ensemble » en Église signifie premièrement faire en sorte que tous les baptisés soient encouragés à s’intéresser à tout ce qui fait la vie de l’Église. Plus encore, ils sont appelés à participer activement à cette vie de l’Église, jusqu’à la collaboration effective à la charge des pasteurs qui est de conduire le Peuple de Dieu.

On peut comprendre aisément que notre pape parle de la synodalité comme d’un concept plus facile à exprimer en paroles qu’à mettre en pratique concrètement.

On sait que la Ciase (Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Église) a souligné que dans la « gestion » des affaires d’abus sexuels, les évêques ont agi bien trop seuls. En conséquence, la réforme profonde de l’Église à laquelle cette commission « Sauvé » appelle, signifie une révision de la gouvernance elle-même. Et cette dernière doit évoluer résolument vers une gouvernance partagée, partagée avec tous les ministres ordonnés ET avec les fidèles-laïcs.


Nous ne partons pas de zéro. Depuis 50 ans, particulièrement dans les diocèses de l’hémisphère nord, les pasteurs ont mis en place des conseils qui essaient de pratiquer cette gouvernance partagée ou synodale. Ainsi, les deux équipes pastorales de nos trois paroisses se réunissent tous les quinze jours et leurs membres visent à « marcher ensemble », notamment en décidant ensemble. Nos trois conseils économiques travaillent dans le même esprit.


Le pape a donc souhaité que les évêques du monde entier se réunissent prochainement pour parler de « synodalité » et pour prendre des décisions concrètes en vue d’une meilleure pratique, à tous les niveaux, du « marcher ensemble ». Mais François demande logiquement qu’au préalable, le plus grand nombre possible de fidèles-laïcs apportent leur contribution à cette réflexion.

Dans nos paroisses, ce travail préalable pourrait prendre la forme suivante que nous avons commencé à élaborer en équipes pastorales :

Les paroissiens qui le veulent bien pourraient inviter trois ou quatre personnes à partager à partir des questions suivantes (que nous affinerons encore) :

Expériences, attentes et propositions pour marcher ensemble

  •  Quelles expériences avons-nous déjà du « marcher ensemble » en Église ou aussi dans la société ? (Quelles expériences avons-nous ou dont nous sommes témoins). .../…
  • Quelles attentes avons-nous envers nos pasteurs (prêtres et évêques) ?
  • Quelles attentes avons-nous envers nos pasteurs (prêtres et évêques) pour que cette « synodalité » ne soit pas un vain mot ?
  • · Quelles propositions concrètes ferions-nous en ce sens ?
Le souhait de notre évêque, François Jacolin, est que nous fassions remonter le fruit de nos échanges avant le 15 avril. Nous pourrons notamment les récolter dans les boîtes à lettres de nos presbytères.

Saisissons cette chance !

Elle portera du fruit dans l’avenir mais aussi dès maintenant par les échanges que nous aurons suscités ou auxquels nous aurons accepté de participer.■

Patrice BOURSIER, curé