Avent – Attente

Nous entrons, en ce mois de décembre, dans le temps de l’Avent, ce temps qui nous prépare à accueillir le Christ. Il y a deux mille ans, Jésus est sorti du Père, Dieu AU-DESSUS de nous. Il est venu habiter AVEC nous. Mais, depuis ce temps, il ne demande qu’à venir EN nous. Le dimanche précédant l’Avent (le 26 novembre, cette année), nous fêtions le Christ-Roi. L’Avent est donc ce temps de l’attente du Messie qui doit venir régner en nos cœurs. Oui, nous l’attendons.



Mais si Jésus ne demande qu’à venir en notre cœur, s’il n’attend que cela, et si nous-mêmes nous n’attendons que cela… alors pourquoi faudrait-il attendre ?

Dieu est au seuil de notre cœur. Mais notre cœur est-il ouvert ? L’Avent est d’abord l’attente de Dieu envers nous. Dieu attend que nous lui ouvrions la porte. Et parfois il attend depuis longtemps ; l’Avent se fait long pour Lui.

Mais, souvent, c’est nous qui disons : « Pourquoi tarde-t-il ? » Des grands-mères devenues veuves et qui n’attendent que de retrouver leur mari, savent le dire : « Dieu m’a oubliée ! »

Peut-être que la vie nous est donnée pour apprendre à attendre. Car souvent, il nous semble que nous attendons en vain.

Le don de Dieu est à accueillir en ouvrant les mains.

Certains interprètent le péché d’Adam comme étant le refus d’attendre. Dieu lui aurait interdit le fruit désiré mais, en fait, ce fruit ne lui a pas été interdit à jamais. Bien au contraire, Dieu veut, de tout son cœur, nous le donner. Avec Jésus, nous apprenons que ce fruit, c’est la propre vie de Dieu.


Mais déjà Adam était de ceux qui veulent tout, tout de suite. Et vouloir posséder avec frénésie fait, qu’au bout du compte, nous ne possédons rien ! Des parents qui n’arrivaient pas à avoir d’enfants ont pu en faire, parfois, l’expérience. C’est quand ils ont accepté que leur vie devait se faire sans enfant, que celui-ci, ô merveille, est venu. Trop souvent, notre attente est un désir de posséder, de mettre la main sur ce que l’on désire.


Saint Bernard (11ème siècle) a eu cette phrase qui donne à réfléchir : « Le péché n’est pas dans le fruit mais dans la manière de le prendre. » Le don de Dieu est à accueillir en ouvrant les mains, non en le saisissant. Et, là encore, il faut du temps pour apprendre à recevoir. Quand nous apprenons à un enfant à dire merci, déjà nous lui apprenons à recevoir.


Mais notre attente peut être tout à fait sincère et juste, comme l’attente de veuves (ou de veufs) qui veulent retrouver leur conjoint, ou l’attente de parents pour qui l’enfant désiré tarde à venir. Et il y a celles et ceux qui attendent, pour eux ou pour d’autres, la fin de leurs souffrances. Celles et ceux qui prient pour que cessent les guerres et les conflits de toutes sortes, entre pays, entre citoyens d’une même nation, entre membres d’une même famille. Et tant d’autres attentes qui semblent rester sans réponse.


Jésus a désiré, lui aussi, que lui soit épargnée l’épreuve, qui, pourtant, l’a frappé. Il a semblé désirer en vain. Pourtant, bien avant sa Passion, devant le tombeau de Lazare, il avait, en public, prié son Père en lui disant : « Tu m’exauces toujours. » Et, dans la foulée, il ressuscitait Lazare.

Oui, osons le dire : « Dieu nous exauce toujours. » Cela pourrait surprendre, voire choquer ou ajouter à la révolte. Et on peut le comprendre.

Mais ajoutons : « Dieu nous exauce toujours mais souvent d’une manière inattendue et même cachée. » C’est alors qu’il nous faut rentrer en nous-mêmes et nous demander : « Dieu ne m’a pas donné ce que je demandais. M’aurait-il donné autre chose, autre chose peut-être de plus grand que ce que j’attendais, pourtant légitimement ? » …/…

Avent : Attente

Jésus n’a pas obtenu d’être épargné de devoir souffrir et mourir, mais, Dieu l’a exaucé en lui donnant une vie bien supérieure, en le ressuscitant.

Dans une de mes homélies, je rapportais le témoignage de cette femme, jeune convertie. Elle se disait si heureuse de s’être approchée de Dieu. Et voilà qu’après cette conversion, elle se trouve atteinte d’un cancer particulièrement agressif. Déjà, elle aurait pu se dire : « C’est comme ça que tu me récompenses ! » Mais, en fait, alors qu’elle est aujourd’hui en voie de guérison, alors qu’elle va mieux, elle ose écrire : « J’ai peur qu’avec la fin de mes souffrances, je me mette à oublier le Seigneur et à m’éloigner de lui. » Bien plus que sa guérison, elle « attendait » du Seigneur qu’il la garde près de lui. Elle avait découvert une vie bien supérieure à la santé que, pourtant, elle avait bien le droit de demander à Dieu !

Alors, quand Dieu semble ne pas exaucer nos demandes, demandons-lui comment Il nous a exaucés.

Et demandons-lui de discerner ce qui est infiniment supérieur à ce que nous espérons et que nous sommes fondés à demander.

Implorons-le aussi pour que celles et ceux qui souffrent vraiment, découvrent qu’ils ont aussi été exaucés. Sachons que notre présence, notre écoute, notre attention, notre amitié sont déjà une manière éminente par laquelle Dieu exauce.

Dieu nous exauce toujours. Et Il nous exauce au-delà de nos attentes. Dieu nous a exaucés en nous donnant Jésus. Jésus est là, partout où un cœur s’ouvre à lui. Mais, si Jésus, le Messie, est là et que l’Avent est ce temps d’attente du Messie, alors, qu’attendons-nous encore ? Que cette question devienne celle-ci : « Puisque Dieu, en nous donnant Jésus, nous a tout donné, qu’attendons-nous pour être heureux ? » 

 Patrice BOURSIER, curé

Alphonse, nous attendons ton retour !


Parmi nos attentes de l’Avent, il y a celle, plus que légitime, du retour de l’abbé Alphonse dans notre paroisse. Peut-être qu’à la parution de ce bulletin, cette attente sera déjà exaucée. Quoi qu’il en soit, prions le Seigneur pour qu’Il lui redonne tout son allant et pour que demeure intact en lui, cet amour de son peuple et son désir de se donner encore à lui. Car il a encore tant à nous donner ! 
 Patrice BOURSIER



 

« Puisque, nous l'avons dit, le temps de l'Avent est celui de l'attente, nous avons souhaité donner la parole à une maman qui attend un enfant, ainsi qu'à une famille qui nous partage comment elle essaie de vivre ce temps nous conduisant à la naissance du Christ. »

 


Nous attendons notre premier enfant


Bonjour, je m'appelle Clarisse, j'ai 22 ans. Avec Willy, mon conjoint, cela fait deux ans que nos chemins se sont croisés. Nous nous sommes pacsés cette année et nous avons décidé de concrétiser notre amour par un heureux évènement attendu avec impatience dans nos deux familles respectives pour fin novembre. Nous attendons cette naissance avec impatience pour pouvoir rencontrer sa petite bouille d'ange. L'annonce de ma grossesse à ma famille a été accueillie avec joie car c’est la première fois qu'ils vont être grands- parents. Pour nous, futurs parents, ces neuf mois de grossesse sont nécessaires pour bien préparer l'arrivée de notre bébé : déjà pour réaliser que nous allons être parents, pour préparer sa future chambre, ses vêtements et surtout pour créer du lien avec ce petit être qui est en nous. …/…

Pendant la grossesse, je suis passée par plusieurs sentiments : au début, la joie de cette nouvelle aventure, puis vers les quatre mois une part d’'inquiétude, car on se remet énormément en question, puis la fin de la grossesse approchant, je me sens fragile mais en même temps dans la joie de pouvoir rencontrer ma fille.

Je finirais en disant que la grossesse est un moment privilégié et qu'il faut profiter de chaque moment.

 CLARISSE – Saint-Vincent-Sterlanges

L’avent en famille

Nous sommes parents de cinq garçons de 11 à 19 ans. L’avent est pour nous un temps privilégié pour nous préparer en famille à accueillir Dieu parmi nous. Chaque année, nous piochons dans les nombreuses propositions offertes par l’Église.

→ Le calendrier de l’avent. Nous installons des pochettes numérotées, remplies auparavant avec un élément pour la crèche ou une décoration pour la maison. Nous y ajoutons aussi une phrase de l’évangile du jour ou un effort à faire ensemble ou individuellement. Et en famille, chacun a des idées d’effort pour les autres !

→ La crèche. Nous l’installons dans le coin prière. Elle s’enrichit chaque jour. Nous espérons qu’à l’approche de Noël nos cœurs s’embellissent autant que la crèche.

→ La prière. Notre prière familiale est plus contemplative. La crèche invite au silence. Nous confions toutes les personnes que nous aimons, que nous n’aimons pas assez, ou qui ont besoin de notre prière. Nous déposons petit à petit leur nom dans la mangeoire. Certaines années nous ajoutons une étoile dans le ciel ou un brin de paille dans la mangeoire au gré de nos efforts.

→Le 8 décembre : jour de fête pour honorer l’Immaculée Conception. Messe, illumination de toute la maison à la bougie, et bien sûr bon dîner ! Ce jour-là, nous plaçons Marie dans la crèche. Nous lui demandons de nous montrer comment accueillir son fils.

→ Les cadeaux : Chacun pioche le nom d’un membre de la famille pour qui il prie et prépare un cadeau « fait main ». En décembre, ça bricole en cachette partout dans la maison !

→ La confession… histoire de faire place nette dans notre cœur !

→ Les contes, les chants, les films. Nous aimons ressortir chaque année les beaux livres, CD ou DVD de Noël.


Nos garçons grandissent, mais finalement pas grand-chose n’a changé dans notre manière de vivre l’avent. Sans doute restons-nous toujours des petits enfants… surtout devant le mystère de Noël ! Bon temps d’avent à tous.

GUILLAUME et VIOLAINE - Chantonnay