Faire des choix… Revenir à l’essentiel

En ce mois de février, nous entrons dans le carême, ces quarante jours qui nous préparent à accueillir la Bonne Nouvelle de Pâques, celle de la résurrection du Christ. 


Et peut-être peut-on envisager le carême comme un appel à creuser cette attente de la Bonne Nouvelle. Le Christ est une Bonne Nouvelle pour celles et ceux qui attendent une bonne nouvelle, une vraie bonne nouvelle. 

Mais qu’attendons-nous au juste de la vie ? N’a-t-on pas à faire le tri dans nos attentes ? La vie parfois se charge de nous y aider : les épreuves de l’existence nous redisent parfois ce qui fait l’essentiel d’une vie.

Photo extraite de Pxhere 

La vie parfois se charge de nous y aider : les épreuves de l’existence nous redisent parfois ce qui fait l’essentiel d’une vie. Avec la perte d’un proche, il se peut que nous réalisions combien nos proches, nos relations constituent cet essentiel à une vie heureuse. Et les bonheurs, les grands bonheurs de la vie nous enseignent la même chose : la joie d’avoir des enfants conduit ainsi des parents à faire des choix auxquels ils n’avaient pas songé jusque-là. Certains, même avec des revenus modestes, décident de consacrer moins de temps au travail pour être davantage présents aux enfants. Ce faisant, ils pourront aussi enseigner à leurs enfants à faire des choix, ne pouvant pas leur offrir tout ce que d’autres familles peuvent se permettre d’octroyer comme biens matériels.


Le confort dont nous bénéficions de nos jours et dans notre pays, ce confort qu’aucune société jusque-là n’avait pu offrir, nous serions bien malvenus de le mépriser. Nous en bénéficions tous les jours et il est bien appréciable.

Mais heureux sommes-nous si nous avons entendu certains (beaucoup ?) de nos ainés dire à propos de leur enfance et de leur jeunesse : « Nous n’avions pas le sou mais nous ne manquions de rien. » Heureux sommes-nous si nous avons entendu cela car, il faut bien le reconnaître, notre confort peut, justement, ne faire que conforter notre individualisme et notre égocentrisme qui nous éloignent de l’essentiel : nos semblables et le Seigneur. 


Le confort est un bien appréciable et pourtant il ne fait pas partie de l’essentiel. Car l’essentiel a toujours été donné à tous les humains de tous les âges et de toutes les contrées même ceux qui ont été privés des droits fondamentaux ou qui le sont encore de nos jours. Envers ceux-là, nous avons le devoir impérieux de nous mobiliser pour qu’ils acquièrent ces biens fondamentaux (le logement, la nourriture, les soins et l’éducation et aussi la culture). Et ce n’est pas pour rien que le carême nous enseigne la nécessité du partage. Mais nous avons un autre devoir tout aussi important : nous laisser édifier par celles et ceux qui manquent de tout et qui, pourtant, donnent tant par leur témoignage… jusqu’à la joie de vivre quand les gavés du monde « se plaignent la bouche pleine ». 

La route du carême, prenons-là résolument, à la suite de Jésus. Qu’elle nous apprenne ou nous réapprenne à faire des choix et qu’elle nous conduise ou nous ramène à l’essentiel. Et n’attendons pas le jour de Pâques pour nous réjouir du chemin parcouru, de la croissance spirituelle qui aura été la nôtre parce que nous aurons été dépouillés ou allégés de tout ou partie de ce qui nous empêche de VIVRE

 Patrice BOURSIER, curé 

Savoir « se poser »

Cela fait dix ans que nous sommes en couple, et récemment mariés. Bertrand est papa de trois ados que nous avons une semaine sur deux. La force de notre couple est de rebondir immédiatement en se soutenant l’un envers l’autre lorsque l’un de nous se sent affaibli.


Comme beaucoup, notre famille vit à cent à l’heure, de par nos emplois, le sport, les réunions, les associations, sans compter les imprévus… Toutes ces choses nous paraissent essentielles sur le moment, mais bien souvent, ce rythme devient tellement soutenu que nous ne prenons plus assez de temps pour nous consacrer à nous même, notre couple, notre famille, nos amis.
Cependant, au fil des rencontres et des discussions que nous pouvons avoir avec d’autres personnes, il nous arrive de nous poser : « On essuie des tempêtes, mais c’est le cas de tous. Ces moments difficiles que l’on vit, sont-ils si insurmontables que cela, au regard de l’histoire des autres ? Nous devrions peut-être nous poser et réfléchir à ce qui nous semble essentiel pour nous, comme Jésus l’a fait pendant quarante jours dans le désert. »
Ce temps de Carême, nous le prenons comme l’arrivée du printemps, un temps de renouveau, de réflexion, de rééquilibre sur nous même. Nous réfléchissons très souvent à cette période à ce qui est bon pour nous et pour les autres. Amoureux de la nature et des grands espaces, nous en profitons pour aller courir, marcher, escalader, mais également pour nous planifier un moment pour nous retrouver. Cela se traduit souvent par un weekend en van, en famille ou entre amis. Mais le summum reste pour nous de partir en trek en montagne, plusieurs jours avec le strict minimum : notre sac à dos, et l’esprit libre.

MARIE et BERTRAND - Bournezeau

Faire des choix avec l’Évangile

Tous les jours, nos vies nous amènent à faire des choix, plus ou moins importants. Choisir n’est pas toujours si simple. Dans « le brouillard de la vie », il est parfois compliqué d’en prévoir toutes les conséquences et de prendre les bonnes décisions. Il peut même nous arriver d’en prendre de mauvaises.
L’Évangile est toujours un guide pour éclairer nos chemins. En particulier en cette période de Carême où nous sommes invités à faire des choix, à revenir à l’essentiel, « à vivre dans le temps présent de manière raisonnable » nous précise Saint Paul, dans sa lettre à Tite.



Nous vivons dans une société de consommation qui nous sollicite sans cesse. Dans nos maisons nous sommes trop souvent envahis par les choses inutiles. À l’heure d’acheter, nous devrions toujours nous poser cette question : « En ai-je vraiment besoin ? ». Et dans le contexte de la crise climatique, ne devons-nous pas nous préoccuper de réduire notre impact sur l’environnement et d’acheter « plus responsable » ?
Dans « l’Africain », un film de 1983, Philippe Noiret doit décoller de la jungle dans des conditions difficile et donc alléger son avion au maximum. Il démonte les portes, les sièges inutiles et de nombreux accessoires, pour finalement réussir. Plus légers, il nous est plus facile de regarder autour de nous, pour écouter et partager. Le Carême nous invite à nous poser toutes ces questions.

  ANDRÉ et ÉLISABETH - Chantonnay 

Faire des choix pour être en accord avec sa foi

Aujourd’hui, je vous apporte mon témoignage sur les choix que je suis amenée à faire, ce qui me guide et la place de ma foi dans tout ça.
Quand je vous parle de choix, je vous parle bien évidement d’une prise de décision qui demande une réflexion.
…/… Je me demande toujours si je suis en accord avec mes valeurs, mes idées et surtout ma foi. Cela paraît simple de prime abord, mais force est de constater que l’exercice est plus ardu qu’il n’y paraît.
On est souvent porté par des automatismes, des codes sociétaux, des phénomènes de « mode », du « prêt-à-penser » sans parler du temps et des neurones perdus sur les réseaux sociaux, nous nous oublions tout simplement. Notre identité, nos valeurs et notre foi sont diluées dans le quotidien.
Et il est malheureux de constater que nous nous retournons vers Dieu qu’en cas d’extrême urgence, en désespoir de cause. Alors que nous devrions bien au contraire louer le Seigneur et faire preuve de gratitude tous les jours. Cela m’apporte la sérénité dont j’ai besoin, un réconfort, le sentiment d’être aimée et de ne pas être seule.
Mes décisions sont plus éclairées car je suis plus apaisée. La lecture des évangiles m’apporte beaucoup dans ma vie de tous les jours, en effet, lorsque j’ai un choix qui me tient à cœur et que je me sens perdue, je retrouve dans les textes la sagesse et la réflexion nécessaires à ma prise de décision.
Pour conclure, je dirai que ma foi m’apaise et me guide. 

 MARIE-CLAIRE - Les Essarts 


Retrouver l’essentiel avec les enfants 


Je suis catéchiste depuis septembre 2022. J’enseigne la vie de Jésus et l’amour de Dieu durant les séances avec les huit enfants qui participent cette année.
Ce qui m’a poussée à le faire ?
L’envie de retrouver une sorte de connexion avec ma religion. J’ai reçu une culture chrétienne mais, avec les années, j’ai eu tendance à m’éloigner de Dieu. Et puis, mes filles ont pointé leur petit bout du nez. Nous les avons fait baptiser pour qu’elles aussi puissent connaître la grande famille des chrétiens. Mais comment les diriger si moi même je me suis un peu égarée ?



Plus tard, ma grande a commencé le caté. Puis, la catéchiste discutait vaguement qu’elle aurait bien voulu céder son poste. Je me suis lancée, cela tombait à pique (il n’y a pas de hasard, je crois). Je trouvais que c’était un bon moyen pour me raccorder avec mon envie de redécouvrir les « histoires fabuleuses de la vie de Jésus » avec toutes les leçons de vie qu’il y a en tirer.
De plus, partager cet amour de Dieu avec les enfants, est un bonus. Ancienne animatrice, j’apprécie la jovialité et la spontanéité de nos chères petites têtes blondes. Les aider à trouver leur chemin de vie dans la chrétienté. Discuter parfois de sujets très philosophiques.
Ce n’est pas toujours évident. Le « pardon » par exemple est l’un des thèmes complexes que j’apprécie de partager avec eux. Pardonner à ses camarades, mais aussi se pardonner à soi même.
L’échange avec les enfants est toujours intéressant et parfois même, ils nous ouvrent les yeux sur des aspects auxquels je n’aurais pas pensé.
L’aspect spirituel me permet de sortie de ma routine du quotidien et de prendre le temps de penser aux gens qui nous entourent.
Aujourd’hui, je dirais que Dieu m’accompagne dans les épreuves et dans les moments de joies. Je le vois dans le sourire de ma voisine. Je le vois dans le geste de partage de mon voisin. Je le vois dans les yeux de mes filles. Je le vois dans les gestes de prière lorsque je vais à l’église. Il est en chacun d’entre nous si nous lui laissons la permission d’entrer dans notre cœur.

 CLAIRE - Les Essarts