2024 : année de la prière
Notre pape François a annoncé dès 2022 un Jubilé pour toute l’Église qui sera célébré en 2025 et pour lequel il a choisi le thème « Pèlerins d’espérance. » En préparation de ce Jubilé, le pontife romain a souhaité que l’année 2024 soit consacrée à une « grande symphonie de prière ». Il poursuit en disant : « Tout d’abord pour retrouver le désir d’être en présence du Seigneur, de l’écouter et de l’adorer. Une prière, aussi, pour remercier Dieu pour les nombreux dons de son amour pour nous et louer son œuvre dans la création, qui engage chacun au respect et à l’action concrète et responsable de sa préservation. La prière comme expression “d’un seul cœur et d’une seule âme” (cf. livre des Actes des Apôtres, chapitre 4), qui se traduit par la solidarité et le partage du pain quotidien. La prière qui permet à chaque homme et à chaque femme de ce monde de se tourner vers le Dieu unique, pour lui dire ce qui est caché dans le secret du cœur. La prière comme voie royale vers la sainteté qui conduit à vivre la contemplation même au milieu de l’action. En bref, une année intense de prière, au cours de laquelle les cœurs s’ouvriront pour recevoir l’abondance de la grâce, faisant du “Notre Père”, la prière que Jésus nous a enseignée, le programme de vie pour chacun de ses disciples. »
C’est Jésus qui nous enseigne à prier. Il le fait par son Esprit Saint, sans lequel nous ne savons pas prier. C’est bien saint Paul qui l’écrit : « L’Esprit Saint vient à notre secours car nous ne savons pas prier comme il faut » (Lettre aux Romains, chapitre 5).
L’Esprit Saint, c’est lui également qui a inspiré de nombreuses formes de prière, très anciennes ou relativement récentes. Ainsi, dans ce bulletin, nous donnons la parole à des personnes de nos paroisses qui aiment particulièrement emprunter l’un ou l’autre ou plusieurs de ces chemins de prière : le Rosaire, la prière des mères, le Chemin de croix, l’Adoration eucharistique ou encore la prière de louange. Nous avons eu à cœur de recueillir aussi, auprès d’autres paroissiens, ce qu’ils vivent comme prière personnelle ou de foyer. Il y aurait lieu de susciter également le témoignage de personnes nourrissant leur vie de prière d’autres manières. Le volume de ce bulletin ne le permettait pas.
Notre prière a besoin d’être nourrie et soutenue par telle ou telle forme de piété éprouvée par le discernement de l’Église. Mais notre prière ne peut se limiter aux moments que l’on y consacre explicitement. Elle doit être permanente comme nous l’enseigne Jésus racontant la parabole de la veuve importune, parabole nous exhortant à prier sans nous décourager (Évangile selon saint Luc, chapitre 18). Et saint Paul le dit carrément : « Priez sans cesse ! » (Première lettre aux Thessaloniciens, chapitre 5). Saint Augustin se demandait comment interpréter ce verset qui lui semblait impraticable. On ne va tout de même pas se tenir à genou 24 heures sur 24 ! Au terme de sa réflexion, il avait compris que « ton désir, c’est ta prière. Si ton désir est continuel, ta prière est continuelle. » Que Dieu mette en nous un désir incessant d’être à son écoute, en sa présence et sous sa conduite. Et que nos manières de prier – qu’elles soient codifiées ou librement inspirées – y contribuent, pour notre bonheur et celui de notre Père du ciel.
Patrice BOURSIER, curé
L’adoration eucharistique : Venez tous, adorons le Seigneur …
Jésus Ressuscité n’est-il pas réellement présent dans la Sainte Eucharistie ? Cela est pour nous un mystère, c’est aussi une réalité de la foi ! Prendre un temps d’adoration, c’est répondre au cri de Jésus au Golgotha : ʺJ’ai soifʺ. Il ne s’agit pas d’une soif physique, mais d’un besoin de son cœur brûlant d’amour pour chacun d’entre nous. Nous sommes invités à nous décentrer de nous-mêmes. Disons-lui ʺDieu merveilleux, je t’aime, Dieu merveilleux, je t’adoreʺ. Adorer, c’est faire silence, ce qui n’est pas facile : ʺLaisse-toi regarder par le Christ, car Il t’aimeʺ. Enfant, étant l’aînée, j’accompagnais ma chère maman bien souvent le dimanche en fin d’après-midi pour le Salut du Saint Sacrement. Il y avait de l’encens, j’écoutais ʺDieu soit béni…ʺ, ʺTantum ergo…ʺ : ʺUn si grand sacrement, adorons-le…ʺ. Ce fut, je pense, le chemin qui m’a conduite à l’adoration.
Adorer, c’est regarder Jésus, vivant, présent dans l’hostie, en sortant de nos préoccupations et de nos activités quotidiennes, pour : reconnaître devant lui notre faiblesse, notre manque d’amour, à lui qui est tout Amour, nous permettre de faire davantage ʺSa volontéʺ comme nous le demandons dans le Notre Père, le remercier de ce qu’il a déjà fait et de ce qu’il va faire pour nous. Les temps d’adoration m’offrent la possibilité d’une pause dans des activités humaines pour laisser le Seigneur me parler au cœur, et réciproquement en demandant au Seigneur de se charger de nos soucis.<
‘La prière est la meilleure arme dont nous disposions : c’est une clé qui nous ouvre le cœur de Dieu.’
Prier le Rosaire
En 2007, je suis devenue membre d'une ʺéquipe du rosaireʺ. Et, en 2012, la responsable du diocèse m'a proposée de devenir coordinatrice du secteur de Chantonnay/Les Essarts/Mouchamps. C'était l'année du décès de notre maman. Avant de mourir, elle nous a donné, à ma sœur et moi, une mission ʺpriez et faites priez, quand on prie : on obtient de nombreuses grâcesʺ. Quatre mois après, ma sœur a été appelée à la responsabilité diocésaine des ʺéquipe du rosaireʺ. C'est un mouvement marial d'évangélisation où je me sens bien. Les ʺéquipe du rosaireʺ, pourquoi ? Pour transmettre l'espérance apportée par l'évangile. C'est du temps donné à Marie pour lui confier nos proches, nos joies, nos peines, nos difficultés. Un temps pour redécouvrir les évangiles et nous approcher de Jésus, de sa vie. Nous nous rencontrons chaque mois au domicile de l'un ou l'autre des membres autour du feuillet mensuel ʺLe Rosaire en équipeʺ qui nous propose l'écoute et la réflexion de la Parole, à relier à notre vie. Des refrains viennent entrecouper ces moments et nous terminons par une prière de louange et d'intercession et une dizaine de chapelet dans laquelle nous déposons nos intentions et celles du pape François. Faire partie d'une ʺéquipe du rosaireʺ crée des liens forts. C'est comme une famille qui est heureuse de se retrouver. Il est rare qu'un membre abandonne son équipe. Les partages, les échanges se font en toute confiance et confidentialité. Chaque membre est aussi invité à prier une dizaine du chapelet en méditant un mystère chaque jour. Dans le rosaire, on a juste ce qu'il faut, c'est une prière populaire faite pour tout le monde. C'est une prière simple. Dieu est infiniment simple, c'est nous qui sommes compliqués. En priant le rosaire, on se met en disposition d'accueillir ce que Dieu veut nous donner, au-delà même de notre demande.
La prière du chemin de croix
La pratique du chemin de croix consiste à suivre les quatorze stations de la Passion du Christ en méditant sur les textes des évangiles : Jésus est condamné à mort, chargé de sa croix. Nous le suivons sur le chemin du calvaire, jusqu'à sa crucifixion et sa mort. Puis, on élargit notre prière à toutes les situations de souffrances d'aujourd'hui. J'ai été sollicité par une amie pour venir tous les vendredis de Carême à l'église, afin d’y lire les textes proposés et chanter à chaque station les refrains choisis.
Cela me coûte car je ne suis pas un contemplatif et j'ai beaucoup d'occupations… Je pense avoir accepté dans un esprit de service pour notre communauté pour animer un groupe de dix à vingt personnes chaque semaine. Elles prennent le relais si je suis absent. Même si je n’étais pas porté à cette prière du chemin de croix, elle m'amène à confier au Seigneur les souffrances du monde : Le Christ innocent, a été humilié, bafoué, flagellé, condamné à mort, crucifié, pour nous sauver. Je prie pour tous ceux, et plus particulièrement les enfants, qui sont blessés à jamais dans leur corps et dans leur cœur. Sur le chemin du Calvaire, Jésus tombe trois fois mais il se relève. Il m'apprend à surmonter les difficultés. À la treizième station, Jésus est dét aché de la croix et remis à sa mère. Je prie pour toutes les mamans qui perdent leur enfant. Nous prions pour les victimes des guerres, pour les migrants, pour les victimes des catastrophes naturelles dues au dérèglement climatique. La Passion du Christ nous conduit au matin de Pâques, dans l'espérance du mal vaincu à jamais.<
La prière des mères
La ʺprière des mèresʺ a démarré en Angleterre en 1995. Deux grands-mères anglaises se sont senties appelées par le Seigneur à prier d'une manière particulière pour leurs enfants. Elles ont également compris que Jésus voulait que toutes les mères Lui confient entièrement leurs enfants. Cette prière est aujourd'hui répandue dans plus de quatre-vingt-cinq pays dans le monde. Une maman est venue habiter dans notre secteur et nous a proposé cette prière. Nous sommes un petit groupe de trois et nous prions toutes les semaines avec l'aide d’un livret à notre disposition. Nous demandons à l 'Esprit Saint de guider notre réunion ; puis demandons au Seigneur de nous protéger de tout mal. Nous prions pour être unies d'un seul cœur et d'un seul esprit. Nous louons Dieu par la prière et le chant. Nous lisons un passage de la bible. Puis, nous déposons le nom de nos enfants, petits-enfants au pied de la Croix les confiant à la protection du Seigneur. Lors de nos réunions, nous nous partageons également les grâces reçues. D'autres mères ou ayant un cœur de mère peuvent se joindre à notre groupe.
Prier au quotidien
La prière me permet d’être en relation avec le Christ et la Vierge Marie. Mais, prier, c’est aussi pour moi, au quotidien, offrir les épreuves de nos vies. Je demande, dans ma prière, de m’aider à surmonter les difficultés et à faire face aux événements imprévus (souffrances, maladies). La prière m’aide à espérer un espérer un monde meilleur. Je demande à Marie que, par sa présence, elle m’aide à rencontrer des personnes bienveillantes pour continuer mon chemin ; que, par le souvenir et l’exemple de mes parents, elle me fasse avancer chaque jour. Et qu’elle protège ma famille.<
Louer le Seigneur
Je fais partie d’un groupe de prière du Renouveau Charismatique sur Chantonnay qui se réunit tous les jeudis soir de 18h30 à 19h30 à la chapelle de Saint Vincent-de-Paul. C’est une véritable joie de se retrouver pour louer notre Seigneur pour ce qu’il est et ce qu’il fait dans nos vies. J’arrive souvent fatiguée de mon quotidien, et parfois triste d’une mauvaise nouvelle ; mais après cette heure de louange et de prière je ressors les batteries rechargées avec un plus d’amour, de joie et d’Esprit Saint. Oui, c’est bien l’Esprit Saint qui nous guide tout au long de la rencontre, nous l’invoquons tout au début devant la Sainte Présence. C’est lui qui nous aide dans le choix des chants, dans les intentions de prières et dans le choix de l’écoute de la Parole de Dieu. On se laisse porter, c’est un moment de grâce pour moi. Nous pratiquons le chant en langues pour ceux qui le souhaitent, il me libère corps et âme. Bien sûr, maman Marie nous accompagne tout au long de ce temps. C’est un moment précieux pour moi où je retrouve de la joie et j’en ai besoin dans ma vie de foi. Il est important de louer le Seigneur car si vous ne le louez pas, il y a une connexion avec Dieu qui ne se fait pas et un vide se crée. Nous proposons la prière des frères pour ceux qui en ressentent le besoin. N’hésitez pas à venir nous déposer vos intentions de prières.
SANDRINE - Chantonnay
Prier en couple
Pour ce qui est de notre prière de couple, il faut bien dire que, depuis quelque temps, nous manquons de régularité… Nous demander d’en témoigner est une belle invitation à reprendre cette vie de prière qui nourrit notre vie. C’est un combat de chaque jour de savoir s’arrêter et remercier Dieu, ou lui crier notre ras-le-bol, et cela vaut le coup ! Au début de notre mariage, nous avons rejoint les équipes Notre-Dame : groupe constitué de quelques couples qui se réunit une fois par mois pour prier ensemble et partager. Les équipes Notre-Dame proposent cinq points concrets d’efforts entre chaque réunion, dont la prière conjugale. Cela a été le début pour nous d’une prière en couple et en famille. Cette prière tous les deux a été difficile à mettre en place. Nous avons mis du temps à comprendre qu’il ne fallait pas attendre que tout soit parfait entre nous pour prier ensemble. Petit à petit, nous avons pu mettre en place ce moment tous les deux, avec Dieu ; un temps pendant lequel nous lui confions nos enfants, nos projets, nos doutes ; nous le remercions, nous lui demandons pardon et nous nous demandons pardon… Parfois, c’est juste un Notre Père prié ensemble, d’autres fois c’est un temps un peu plus long. Ce n’est pas facile de le préserver, car nous avons toujours mille choses à faire à la place. Le Carême et l’Avent nous aident à le remettre en place. La prière familiale est le point central de notre journée : un chant de louange, puis chacun remercie Dieu pour une belle chose passée dans la journée. Ce n’est pas évident non plus de garder ce moment privilégié en famille, nous essayons tout de même de transmettre à nos enfants cette relation unique avec Dieu.