« L’Espérance ne déçoit pas »

Saint Paul (Lettre aux Romains ; chapitre 5)


« L’Espérance ne déçoit pas », ce n’est pas seulement une phrase de saint Paul. C’est aujourd’hui le titre d’un document du pape François, publié le 9 mai dernier en vue de la célébration du Jubilé de 2025. Ce jubilé débutera le 24 décembre prochain à 19h avec le Saint Père qui ouvrira la « Porte Sainte » de la Basilique Saint-Pierre pour y célébrer la messe de la nuit de Noël. 

Tous les 25 ans (au moins), l’Église célèbre un Jubilé universel. Le site officiel du jubilé 2025 nous dit : « Le jubilé demande de se mettre en marche et de franchir certaines frontières. Lorsque nous bougeons, en effet, nous ne changeons pas seulement de lieu, mais nous nous transformons nous-mêmes. » Ainsi, le jubilé nous offre l’occasion de nous laisser transformer par le Christ. Puisque ce bulletin sort à la période des vœux, je formule celui-ci : que tous, nous nous laissions transformer par le Seigneur, afin de devenir des croyants pleins d’espérance ! Il m’arrive d’exprimer ce qui, pour moi, différencie l’espoir de l’espérance : l’espoir nous fait dire : « Ça ira mieux demain ! » tandis que l’espérance nous assure que « demain, je serai plus fort… Grâce à Dieu, je serai plus fort pour affronter le réel, qu’il soit meilleur ou pire qu’aujourd’hui ! » 


Quel que soit l’espoir qui nous habite, nous n’avons aucune assurance sur ce que seront le monde et l’Église demain. Mais Dieu nous assure – et c’est là notre espérance – que, si nous lui sommes unis, nous serons meilleurs et mieux armés pour faire face à ce qui doit arriver. 


Certains jours, il nous apparaît que le monde va vraiment mal et nous ne voyons guère comment il pourrait aller mieux demain. Et rien ne sert de fuir la réalité par toute sorte de manière de nous étourdir. Celle-ci nous rattrape toujours et elle nous écrase d’autant plus que nous aurons longtemps refusé de la regarder en face. C’est le drame de la cigale qui n’a pas voulu voir qu’on ne peut pas toujours vivre dans l’insouciance au risque, un jour, de sombrer dans le désespoir.

 Nous ne pouvons pas toujours vivre dans l’insouciance mais nous pouvons, comme nous y invite la foi chrétienne, nous abandonner en Jésus, nous confier à lui et mettre nos pas dans les siens. C’est bien le sens de ces paroles du Christ : « Ne vous inquiétez donc pas du lendemain : le lendemain se souciera de lui-​même. À chaque jour suffit sa peine ! » (Dans l’évangile selon saint Matthieu au chapitre 6). Quand les disciples suivaient Jésus sur les routes de Palestine, ils ont pris conscience que, au fur et à mesure que grandissait l’opposition à leur Maître, les lendemains seraient plus difficiles et inquiétants. Ils ont appris à vivre au jour le jour, à essayer de faire chaque jour ce qu’ils avaient à faire, c'est-à-dire la volonté de Dieu.
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Il en est de même pour nous : Dieu ne nous demande rien d’autre que de répondre, chaque jour, à notre « devoir d’état » : des parents ont à se lever pour s’occuper de leurs enfants ou pour aller au travail (ou aller en chercher) afin de subvenir aux besoins de la famille ; des personnes malades ont à faire ce qu’il y a à faire pour se laisser soigner ; des personnes âgées ont à accepter que leurs forces diminuent et donc à accepter de se faire aider, etc. Et les chrétiens ont, à chaque instant, à dire merci pour le fait de connaître Jésus, de trouver en lui un tel guide et une telle aide. Et c’est ainsi que notre espérance, quotidiennement, se nourrit et grandit (« Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour » … pour grandir dans la foi, l’espérance et l’amour). Et que nous avançons, humainement et spirituellement, dans la paix.



Bonne année à toutes et à tous.



Patrice BOURSIER, curé