Vacances, vacances !

On peut s’activer et se reposer en même temps. Les pèlerins, sur les chemins de Compostelle ou d’Assise (ou autres) pourraient en témoigner.

On peut consacrer les vacances à une œuvre humanitaire et y refaire ses forces. On peut aussi, en tant qu’étudiant, « sacrifier » quelques semaines pour un job d’été et éprouver la satisfaction de commencer à s’assumer financièrement.



Traditionnellement, nous assimilons la période de l’été à celles des vacances ou des grands congés de l’année. Un chrétien doit-il prendre des vacances alors qu’il croit en Jésus qui a dit lui-même : « Je n’ai pas d’endroit où reposer la tête » (dans l’évangile selon saint Matthieu au chapitre 8). Il semble bien que le Christ affectionnait particulièrement la montagne pour se reposer puisqu’on nous raconte qu’il s’y retirait pour prier (dans l’évangile selon saint Luc au chapitre 12) ou peut-être plus exactement un lieu désert (sans humain) comme le donne à comprendre le verset 35 du chapitre 1er de saint Marc : « Jésus se rendit dans un endroit désert, et là il priait. » La prière semble donc pour Jésus le lieu par excellence du repos, dans la ligne du psaume 61 où le psalmiste s’exprime ainsi : « Je n’ai de repos qu’en Dieu seul. » Mais Jésus se ressource, se restaure aussi en faisant la volonté de Dieu son Père (« Ma nourriture, c’est de faire la volonté de mon Père » Évangile selon saint Jean au chapitre 4).


Ce petit parcours biblique donne à entendre que, pour le croyant, les véritables vacances ne sont pas nécessairement de tout repos puisque, pour prier, il faut se tenir à l’écoute de Dieu, et faire la volonté du Père, du Père du ciel, suppose de mobiliser toutes ses forces. Et pourtant, on peut s’activer et se reposer en même temps. Les pèlerins, sur les chemins de Compostelle ou d’Assise (ou autres) pourraient en témoigner.


Les vacances peuvent donc se vivre de bien des manières. On peut les consacrer à une œuvre humanitaire et y refaire ses forces. On peut aussi, en tant qu’étudiant, « sacrifier » quelques semaines pour un job d’été et éprouver la satisfaction de commencer à s’assumer financièrement.

Tous et toutes, nous pouvons vivre des vacances « autrement », autrement que celles que beaucoup s’imaginent spontanément. Que la lecture des pages qui suivent vous procure, chers(es) lecteurs et lectrices, un peu de dépaysement, de détente et de ressourcement ! Merci à celles et ceux qui se sont « mobilisés » pour la réalisation de ce bulletin.<


Patrice BOURSIER, curé

En vacances tous les jours !


Mes parents étaient agriculteurs, ils n'ont jamais pris de vacances au sens où ils auraient interrompu leur activité. Ils s'accordaient tout au plus une journée par an au bord de la mer. Quant à moi, pendant les vacances scolaires, je partais chez ma tante à Pornichet pour profiter de la mer et prendre soin de mes petits cousins, histoire de changer d'atmosphère... À l’adolescence, nous étions heureux de partager les tâches de nos parents (foin, moisson, soin des animaux...). Cela nous changeait du rythme de l’école. Devenue salariée, j'ai eu droit aux congés payés et j'en ai profité pour visiter quelques pays proches de la France. Après notre mariage, agriculteurs à notre tour, nous prenions parfois trois jours pour faire découvrir à nos trois filles quelques régions de notre beau pays0: La Dordogne, le Cantal, Paris. Et ceci afin d'ouvrir nos enfants à autre chose que la campagne où ils vivaient tous les jours. Durant trois années nous avons accueilli des enfants par le Secours Catholique. …/…


Nous étions des "passionnés" en agriculture, tributaires de la météo et, donc, il nous était difficile de programmer des séjours à l'avance. Travaillant à domicile, en pleine nature, source d’émerveillement, je disais que j'étais tous les jours en vacances. Alors, à quoi bon partir en croisière, au loin ? D’autant plus que ce n'est pas bon pour la planète !

L'heure de la retraite a sonné : la semaine que je m'octroie, c'est pour me rendre à Lourdes, accompagner les malades en tant qu'hospitalière.

 MARTINE - Bournezeau

Accueillir avec "Familles et Vacances"

Nous sommes bénévoles à Familles et Vacances, association nationale qui existe depuis soixante ans. Elle permet à des familles de partir en vacances pendant l'été. Celles-ci sont destinées à des familles en couple ou monoparentales, à revenu modeste ou rencontrant des difficultés passagères. Elles viennent de tout le territoire français et de toutes religions. Nos familles accueillies ont besoin de détente, de réconfort, de soutien, d'écoute, de joie et aussi de reprendre confiance en elles. En Vendée, l'association met à des dispositions des hébergements : chalets, mobil home, caravanes, sur des terrains de camping, à la mer ou la campagne. Toutes les familles sont accompagnées par des bénévoles pendant leur séjour (loisirs, déplacements, courses…) Le séjour est d'une semaine.

Pour nous bénévoles à Familles et Vacances, l'été, ces familles sont notre priorité. Accueillir des personnes de diverses origines permet de voyager également avec les échanges interculturels. Pour nous, c'est un moment de découvertes de façons de vivre autres, de cultures différentes. Et c’est ainsi une source d'enrichissement mutuel. Nous essayons de donner de la joie par des gestes simples et des moments d'écoute et de découverte. C'est souvent le moment pour les enfants de s'émerveiller en découvrant la mer. Grâce aux familles, on s'épanouit, on crée des liens. On reçoit beaucoup de tous les échanges.

DANY et JEANNE – Sigournais et Saint-Germain-de-Prinçay


Un temps de vacances, 

c’est un temps de répit pour un nouveau départ !



Quand le printemps approche et que l’on est une maman seule avec ses enfants, dans un quartier de grande ville, un appartement ou même une chambre d’hôtel, on dit oui à la proposition d’un projet de vacances à offrir aux enfants, un dépaysement pour la famille, une découverte de la mer, des jeux de plein air pendant une semaine. Le "Logis La Pacifique" est une proposition à cette demande. Nous sommes une équipe de bénévoles en association et notre activité consiste à rassembler les conditions pour un accueil de familles qui partent en vacances pour la première fois. Les familles sont repérées par les délégations du Secours Catholique de la région Parisienne, entre autres, ou bien par l’organisme Vacances et Familles ou encore par les Restos du Cœur. Chaque samedi, c’est une nouvelle équipe de douze familles qui investit les lieux : Jeux animés, baignades, cris des enfants, repas partagés riches en diversité, veillées en musique. L’accompagnement est assuré par une dizaine de couples pendant l’été, chaque couple étant de permanence pendant une semaine. Nous sommes l’un de ceux-là. La semaine est pour nous un temps précieux d’accueil et d’écoute. Les familles se créent des liens. C’est une rupture avec leur quotidien souvent difficile, elles passent de longs moments calmes alors que leurs enfants jouent librement, seuls ou avec les autres.


Toute l’équipe de bénévoles porte le même objectif qui est de permettre une semaine "de rêve" à ces familles. Chaque jour, la joie se lit dans les yeux de chacun, au cours d’un jeu ou devant le coucher du soleil. Les "mercis" nourrissent notre enthousiasme et nous vivons, au-delà des différences, une relation sincère et fraternelle avec chacun. Ce qui nous renvoie à notre mission : Donner, c’est aussi recevoir. 

CHRISTIAN et FRANÇOISE - Chantonnay


Accueillir un enfant l'été, une chouette aventure !

En lien avec le Secours Catholique, nous avons accueilli un enfant au cours de l’été. Nous l’avons fait tout simplement parce que nous vivons dans un milieu rural avec beaucoup d'espace et que ces enfants


ont besoin de "respirer" autre chose que les tumultes et les bruits de la ville. Ils ont besoin aussi de sortir de leur cadre familial, souvent en situation de précarité ; leur donner cette chance inespérée de vivre deux ou trois semaines de vacances à la campagne. C'est formidable pour eux ! Alors, c'est une belle aventure qui commence pour nous au fil des étés en leur offrant ce "merveilleux cadeau" de les accueillir sobrement dans un milieu apaisé. Dans cette expérience, nous n’y avons trouvé que du bonheur et de la joie ! Du bonheur et de la joie d'ouvrir notre lieu de vie à un enfant curieux, en quête de découvrir les merveilles de la campagne. Ce choix nous a invités à OSER créer la rencontre, à RISQUER cette aventure dans l'inconnu. Ô, bien sûr, nous avons posé les règles de la maisonnée dès le départ et ceci pour que le milieu ambiant soit propice pour toute la famille et pour que l'enfant puisse s'y épanouir ! …/…

Et surtout, cette implication a interpellé tout le foyer, voire l’a dérangé dans son petit confort. Mais elle nous a tellement enrichis, de par les échanges, les repas partagés, les rires et les sorties devenues pour nous "vacances au quotidien" !C'est vraiment une chouette expérience, autant pour nous que pour l'enfant accueilli. Cette démarche, renouvelée chaque été, nous fait prendre conscience que c'est un acte de foi et de solidarité avant tout, envers des situations familiales de plus en plus difficiles. Et puis, on a le sentiment de se sentir utile, en leur apportant de la joie de vivre, de l'affection qui leur manque si souvent. Les valoriser avec ce qu'ils sont leur redonne de l'espoir de construire, d'ores et déjà, un avenir le plus solide possible quel que soit leur milieu actuel !

Pour clore, je dirais que les guider au mieux vers un chemin juste meilleur, en toute humilité, c'est notre souhait le plus cher.

GENEVIÈVE – Essarts-en-Bocage

Partir à l’étranger… mais pour donner de son temps
Une expérience malgache


Vivre des vacances autrement, voilà l’indice que l’on m’a donné pour écrire ces quelques mots. C’est ce que j’ai fait l’année dernière. Depuis longtemps déjà, je donne des livres, des vêtements pour Madagascar. C’est vague, ça donne bonne conscience, mais je voulais plus. Après avoir contacté la présidente de l’association France Madagascar Vendée, j’ai sauté le pas. Le 20 juillet, je me suis envolée pour Tananarive, avec une autre enseignante, des Sables d’Olonne. Nous ne nous connaissions pas, mais l’une comme l’autre, nous voulions vivre des vacances utiles, se mettre au service. Tananarive n’était pas notre destination finale. Il nous restait une journée entière de "routes malgaches" pour atteindre la ville de Fianarantsoa, (400 000 habitants) au Sud de Tana. Logées par les frères salésiens de la paroisse Don Bosco, nous avons établi nos quartiers pour trois semaines. Des centaines d’enfants, pieds nus et sourires aux lèvres jouaient sur l’immense cour. Notre mission était de donner des cours de français (langue utilisée dans les écoles). C’est ainsi qu’en plein de mois de juillet, nous avons fait de la grammaire, du vocabulaire, de la lecture, à des enseignants le matin, des enfants et des ados l’après-midi, des étudiants le soir. Des journées bien remplies, mais la joie, l’envie que nos élèves avaient en arrivant étaient telles que nous donnions le maximum. Quel bonheur de voir les yeux des enfants émerveillés lorsque je sortais un livre… et que je le faisais passer pour une lecture collective ! Quel étonnement dans leurs yeux de voir le matériel que je sortais pour faire cours : une trousse remplie de crayons, des ardoises blanches, des livres, et même un ordinateur parfois. Eux qui ne venaient qu’avec leur seul crayon, un trésor, et un vieux cahier ou un petit bloc-notes récupéré ! C’est un gouffre qui sépare ces élèves des petits écoliers français ! Durant ces trois semaines, j’ai beaucoup rencontré, partagé, reçu. J’ai vécu au rythme de la communauté, une vie différente et bien remplie. J’ai vu la pauvreté extrême, celle que l’on voit à la télévision, de notre canapé. J’ai vu des enfants et des vieillards chercher dans des tas d’immondices un petit quelque chose à bricoler pour revendre. J’ai visité une léproserie car oui, la lèpre existe toujours et fait de nombreuses victimes. J’ai rencontré des religieuses qui assuraient l’éducation de centaines d’orphelins. J’ai vu une solidarité entre tous. Je garde en mémoire tous les sourires car ils sont inoubliables. Je garde les dessins des enfants, si beaux et touchants. Je voulais donner, mais j’ai plus reçu, des montagnes de bienveillance, d’amour, de bonté.


Après trois semaines à Fianarantsoa, nous avons pris une semaine de "vacances touristiques" ; nous ne pouvions pas rentrer en France sans découvrir un peu de ce magnifique pays. C’était vraiment un été différent, que je revivrai certainement, car ces rencontres sont tellement riches d’humanité.

NELLY - Chantonnay


"Cet été, je vais travailler !"

Sacha, lycéen, a choisi de travailler au cours de l’été. Sa maman l’a interviewé pour nous.
Merci à tous deux. 

"Qu'est-ce que tu as prévu pour cet été, Sacha ?"

Je vais travailler ! C'est vrai que ça peut paraître tôt parce que je n’ai que 16 ans ! Mais, depuis plus d'un an, j'ai des amis qui gagnent un peu d'argent en faisant des petits boulots ou des formations en apprentissage. J’ai, petit à petit, pris conscience que travailler était nécessaire d'une part pour mon avenir (mettre de l'argent de côté, faire des projets,...) mais aussi pour l'instant présent. J'avais aussi envie d'occuper mon temps libre parce que la coupure de l'été est un peu longue, de faire de nouvelles rencontres, d'acquérir de l'expérience. J’ai donc postulé au Puy-du-Fou. Et j’ai déjà commencé à y travailler certains week-ends depuis le début de saison et je ferai ensuite juillet-août complets. C'est un parc que je connais très bien parce que j'y vais régulièrement depuis mon enfance. J'ai des amis qui y ont travaillé avant leurs 18 ans donc je savais qu'il y avait, là-bas, une disponibilité d’emploi pour les jeunes de moins de 18 ans. En plus, j'avais des échos d'un cadre de travail jovial et d’une bonne ambiance. J'ai donc tenté ma chance !
"Quel est ton poste ou ton rôle ?"
Je travaille au sein de la restauration en tant que "Vendeur ambulant". Ce poste consiste à vendre (glaces, sandwichs, boissons, chips…) au début des spectacles afin de répondre aux besoins des visiteurs. Nos journées sont donc constituées de temps en spectacle "tribune et esplanade", mais aussi de temps de préparation de nos ventes, ravitaillement et bien sûr de rangement. …/… Notre cadre de travail est très agréable. Nous passons de bons moments entre collègues. Je ne connaissais personne. Mais, notre équipe est entièrement constituée de jeunes motivés et heureux. Nous avons très rapidement créé des liens entre nous. L'ambiance est bonne, c'est très sympa.
Qu'est-ce que tu trouves difficile ?
Actuellement, je cumule la fin de la classe de 1ère et la préparation du BAC de français avec les week-ends de travail au Puy-du-Fou. J'ai aussi envie de continuer à passer du temps avec mes amis. Donc le rythme peut être un peu fatiguant !
Qu'est-ce que ça fait de recevoir son premier salaire ?
J'étais très heureux ! Nous sommes rémunérés toutes les deux semaines. Le premier versement, je l'ai mis de côté tout de suite ! Ensuite, j'ai utilisé de l'argent pour mes sorties, pour profiter de l’instant présent. Je garde la plus grande partie en économie pour mon avenir. J'ai également des projets comme des voyages, festivals, concerts…
Un petit mot pour finir ? 

 Je goûte au monde du travail tout en ayant l'envie de poursuivre mes études, après le BAC, vers, peut-être, un Brevet Universitaire en Commerce international. J'espère vraiment que cette expérience, professionnelle et humaine, sera prise en compte dans mon parcours.


SACHA - Rochetrejoux