C’est la rentrée… pour les grands aussi !

On ne les voit guère dans nos églises mais leur vie ne peut pas nous être indifférente. Jésus s’est intéressé à tous […]
Jésus a bien pris soin de rappeler que le bonheur que Dieu veut pour nous est tout autant – et parfois davantage – à portée de mains pour ceux qui ont eu moins de chances que d’autres […]
C’est l’humilité qui est la clé du bonheur selon Dieu. Et bien sûr, ceux et celles qui font des études peuvent être, eux aussi, des humbles. 


Oui, c’est la rentrée. Et elle concerne beaucoup de gens. En vue de ce bulletin, nous sommes allés à la rencontre plus spécialement d’étudiants. On ne les voit guère dans nos églises mais leur vie ne peut pas nous être indifférente. Jésus s’est intéressé à tous et l’Église en a tiré cet enseignement « qu’il n’est rien de vraiment humain qui ne trouve écho dans le cœur des chrétiens » (Concile Vatican II).
Alors, nous vous invitons à lire ces témoignages de jeunes qui racontent de manière toute simple ce qui fait leur vie adonnée aux études. Ils nous confient leurs fragilités, leurs galères, leurs fardeaux, leurs hésitations, leurs doutes, leurs évolutions, leurs découragements mais aussi leur résilience, leurs bouées de sauvetage, leurs satisfactions et leurs joies.
Ils nous renvoient, comme dans un miroir, des facettes contrastées d’une société qui permet – et c’est heureux – à des jeunes d’aujourd’hui d’avoir part à un savoir et à des compétences jusque-là inconnus ou peu accessibles mais aussi qui génère parfois un climat anxiogène de jugement sur la performance et la compétition.
Faire des études est une chance. La foi chrétienne, bien comprise, encourage le travail de la raison. Mais avoir étudié ne constitue jamais une garantie de réussite de sa vie. Jésus a bien pris soin de rappeler que le bonheur que Dieu veut pour nous est tout autant – et parfois davantage – à portée de mains pour ceux qui ont eu moins de chances que d’autres : « Père, je te loue d’avoir caché cela aux sages et aux savants et de l’avoir révélé aux tout-petits ! » (Dans l’évangile selon saint Mathieu au chapitre 11). C’est l’humilité qui est la clé du bonheur selon Dieu. Et bien sûr, ceux et celles qui font des études peuvent être, eux aussi, des humbles.
Dans ce bulletin également,
Marie-José Liaigre et Elisabeth Bourrasseau,

qui ont vécu respectivement neuf et six années au service de l’Église en tant que salariées, nous expri-ment ce qui les habite au moment où elles terminent leur mis-sion parmi nous. Nos deux paroisses, sur lesquelles elles œuvraient, ne peuvent que leur manifester une reconnaissance infinie. En leurs noms, en votre nom, je leur dis « merci et au revoir ».
Pour finir, c’est moi qui exprime un immense merci à la paroisse Sainte-Croix des Essarts dont j’ai eu la charge comme curé pendant six années. Comme à Saint-Vincent de Chantonnay, j’ai eu beaucoup de bonheur à œuvrer avec des acteurs pastoraux qui donnent beaucoup d’eux-mêmes, à faire un bout de chemin avec des personnes de tous horizons qui m’ont demandé de les accompagner pour vivre une étape importante de leur vie : leur mariage, le baptême ou la communion ou la profession de foi ou la confirmation de leur enfant ou aussi le décès d’un de leurs proches. Je reste curé de Saint-Vincent de Chantonnay et, à ce titre, aurai encore la chance de garder un contact étroit avec Sainte-Croix. Oui, ce n’est qu’un au-revoir et encore une fois : merci !
Patrice BOURSIER, curé de Saint-Vincent de Chantonnay 


C’est la rentrée… pour les grands aussi !

J’ai choisi de faire ce que je pense être le mieux pour moi .L’université a toujours été un concept flou pour moi jusqu’à ma rentrée en première année de droit, en septembre 2024. J’avais peur de m’être trompée, de ne pas réussir, de ne pas me faire d’amis… Et c’est normal ! C’est un grand cap à passer. Je pensais trouver ma voie au lycée, mais ce ne fut pas le cas. Aujourd’hui, je ne regrette pas mon choix même si je ne sais toujours pas ce que je veux faire plus tard. J’ai choisi de faire ce que je pense être le mieux pour moi, même si je peux me tromper. J’ai choisi le droit car c’était ce qui me parlait le plus, et je ne regrette pas. 

Au début, je me suis sentie perdue, comme beaucoup, car étant dans une promo de cinq cents étudiants, il est facile de vite se sentir dépassé. Je me suis laissé le temps de découvrir et d’apprivoiser l’environnement qui m’entourait. En tant que personne réservée, il m’était difficile d’aller vers les autres. Discuter, établir un contact avec ne serait-ce qu’une seule personne était pour moi primordial. Je ne voulais pas vivre seule toute une année. J’ai aussi préparé en amont ma rentrée pour limiter le stress car, à l’université, le suivi est moins personnalisé. Le travail est la clef, mais j’ai dû trouver ma méthode de travail, différente de celle du lycée, et cela a pris un peu de temps. J’ai aussi veillé à ne pas négliger ma vie sociale, en pratiquant une activité ou en sortant avec des amis pour ne pas m’enfermer dans le travail. Cette première année s’est révélée agréable même si elle a impliqué de s’éloigner de la maison familiale pour vivre dans un appartement, en colocation, ce qui m’a aussi rassurée.

À la rentrée de septembre, je poursuis dans cette filière, toujours à Angers, pour ma deuxième année de licence. La vie est faite de paliers que l’on se doit de franchir, et la vie étudiante en est un ; et même si parfois le chemin est sinueux, on finit toujours par trouver sa voie. Je l’espère !


Apolline ARNAUD - Rochetrejoux 


Être étudiante : un défi au cœur d’un espace de liberté 

Je m'appelle Jeanne, j'ai 21 ans, je suis actuellement étudiante en master de géographie et aménagement du territoire à Nantes. J'ai commencé mes études en classe préparatoire littéraire. La première année a été très dure et exigeante ; il a fallu un temps d'adaptation à cette nouvelle vie qui demandait énormément de travail et d’investissement. 


On parle souvent dans les médias de la santé mentale des étudiants et des difficultés qui vont avec. Cela concerne en effet beaucoup de jeunes. Il est important d'en discuter avec les amis étudiants, les enseignants et la famille. Des dispositifs existent (soutien psychologique, notamment). Ce qui m'a beaucoup aidée, c'est d’aller avec une amie le dimanche matin à la messe à l'église Sainte-Croix au cœur de Nantes avec, à suivre, un déjeuner ensemble. Nous le vivons comme un temps d'apaisement et de ressourcement pour recharger nos batteries et repartir pour une nouvelle semaine. 

La vie étudiante m'a permis d'acquérir mon indépendance : assumer un appartement, les tâches quotidiennes, gérer un budget. J'ai fait des rencontres : des jeunes de mon âge et également des professeurs qui sont proches de leurs étudiants. J'aimerais m'investir dans une association, l'AFEV (association qui agit contre les inégalités sociales et éducatives). Cette association propose un programme de solidarité permettant à des étudiants d'accompagner des enfants des quartiers populaires (aide aux devoirs, jeux, sorties). La vie étudiante est un défi mais aussi un espace de liberté de découvertes et de possibilités.

Je suis contente de faire des études. Je me sens privilégiée par rapport à tous les jeunes qui n'ont pas cette chance. J'ai été soutenue lors de mes années lycée par mes parents et je les en remercie.

 JEANNE – Bournezeau


Études de médecine : retour d’expériences

J’ai 27 ans et je termine mes études de médecine. Tout a commencé il y a neuf ans. À l’époque, je ne mesurais pas vraiment dans quelle aventure je m’engageais. Il y a eu des bas, mais surtout beaucoup de hauts. D’abord, la première année, très sélective, avec une pression énorme. J’avais l’impression de jouer ma vie à chaque examen. Chaque résultat était un mélange de satisfaction, de déception, et surtout d’incertitude. Est-ce que je suis faite pour tenir neuf ans ? Est-ce que mon moral va suivre ? On sait que les étudiants en médecine sont particulièrement exposés à la dépression. En deuxième année, j’ai eu la chance de rencontrer des amis précieux, qui le resteront à vie. Grâce à eux, j’ai vécu de très beaux moments : anniversaires, examens, repas partagés, cours suivis ensemble…

 


Leur présence a rendu ces années plus légères. On s’est soutenus dans les moments difficiles - deuils, dépression d’une amie, doutes sur notre légitimité - et même pendant le confinement, on continuait à se voir, lors des stages ou des courses.

 Justement, pendant le Covid, j’ai connu une vraie perte de sens. Comment se plonger dans des livres théoriques alors qu’en stage, on faisait face à une maladie nouvelle, déstabilisante, sans solution claire ? Ces doutes, je les ai partagés avec mes amis, et au déconfinement, la motivation est revenue. Puis est arrivé le choix de la spécialité : j’ai choisi la médecine générale. …/…

De nouveaux doutes ont surgi : ai-je fait le bon choix ? Suis-je prête à soigner ? Les trois années d’internat n’ont pas toujours été faciles, entre fatigue, patients compliqués, changements de rythme et j’en passe… Mais aujourd’hui, je me sens prête. Ces épreuves ont forgé la jeune médecin que je suis, avec mes doutes, mais aussi de vraies certitudes.

Je sais que la formation ne s’arrête jamais, mais désormais, je me sens équipée pour continuer ce chemin de manière plus autonome. Il y aura sûrement encore des doutes, mais je suis bien entourée, et bien plus assurée qu’il y a neuf ans. Ces études m’ont permis de me découvrir. En regardant en arrière, je n’aurais jamais imaginé une telle évolution.

MARIE-AMÉLIE - paroisse Saint Vincent de Chantonnay

Pour nous, parents, la rentrée est symbole de séparation

ils repartent dans leur ville étudiante

C’est la rentrée ! Nous l’entendons dans toutes les bouches à la fin de l’été. Et pour quelle raison ? C’est sans doute parce que c’est une période importante pour beaucoup de personnes, une période pleine de contrastes aussi : c’est à la fois, la fin de l’été, des vacances, et aussi le début d’une nouvelle année scolaire. En effet, pour les parents, les scolaires et les étudiants, c’est un moment de renouveau, une nouvelle organisation à trouver, de nouveaux objectifs dans un environnement plus ou moins connu, voire même inconnu si on entre dans un nouvel établissement. Tous ont à la fois hâte d’y être, mais avec qui ? Est-ce que je vais m’y plaire ? Etc. Pour d’autres, certains saisonniers, les commerçants et artisans des quartiers touristiques, les grands-parents, retraités ou pas, pour ne citer qu’eux, c’est le retour au calme, à la sérénité, retrouver ses petites habitudes quotidiennes. Bref, une période de transition pour tous.


À la maison, pour nous, le temps où nous préparions les cartables tous ensemble est révolu. Nos enfants ont bien grandi. La rentrée est symbole de séparation après un été de retrouvailles, ils repartent dans leurs villes étudiantes. Les craintes et les peurs ne sont pas moindres ; nous laissons partir nos jeunes qui sont des êtres en devenir, nous essayons d’adopter une posture encourageante et rassurante. L’école est le lieu de nombreux contacts. Quelles rencontres vont-ils faire? Il y aura certainement de nouvelles amitiés, peut-être même trouveront-ils l’amour. D’autres questions se posent à ce moment de l’année : vont-ils fournir les efforts suffisants pour la réussite et leur autonomie ? Avons-nous transmis les valeurs du travail, du respect et du bien-vivre ensemble ? Au-delà de la réussite aux examens, nous souhaitons que cette nouvelle rentrée conduise nos enfants vers une vie heureuse et épanouie.

Alors, bonne rentrée à tous !

ARNAUD et STÉPHANIE - Paroisse Sainte-Croix des Essarts

Étudier au Québec

J’ai fait le choix, il y a deux ans, de suivre un parcours d’interprétation en danse contemporaine. Dans ce choix de la danse, exigeant et riche, je recherche une manière d’être au monde. C’est le choix d’être en mouvement au sens propre et au sens figuré, cela comporte du changement et de la confrontation, mais surtout de l’espoir. Il y a un aspect presque primitif au mouvement, bouger c’est revenir à quelque chose d’essentiel, comme ancré dans notre humanité. Chaque geste comporte une mémoire, une charge sensible qui m’emmène à la rencontre des autres ainsi que de moi-même. Danser c’est aussi expérimenter à la fois la puissance et la vulnérabilité, l’engagement et la liberté, l’enracinement et l’évasion. Étudier au Québec s’est imposé naturellement. J’avais envie de quitter mon territoire familier pour en découvrir un autre. Loin de ma famille, j’apprends à naviguer dans un nouvel environnement et à créer des liens extérieurs à mes racines.


Vivre entre la France et le Québec, c’est éprouver un sentiment d’appartenance multiple, parfois contradictoire. En France, j’ai mes racines, ma famille, une histoire qui m’ancre profondément. Mais au Québec, j’ai construit une autre vie, avec de nouveaux repères, une seconde famille, mes amitiés et mon activité quotidienne. Je n’ai jamais l’impression d’être complètement chez moi d’un côté ou de l’autre, et pourtant c’est précisément dans cette tension que je me sens vivante. C’est compliqué, parfois déroutant, mais aussi profondément beau : c’est comme habiter deux mondes à la fois. La vie étudiante est faite d’équilibres fragiles : entre l’intensité des cours, la fatigue et les doutes, mais aussi la joie des amitiés, le partage en studio et le sentiment de grandir un peu plus chaque jour.

Je garde une ouverture sur l’avenir, en laissant la place au mouvement et à la découverte. À travers la danse, je nourris à la fois mon rapport à moi-même et ma façon de percevoir le monde, en laissant le geste, le corps et la rencontre guider ma vision et mes possibles.

BLANCHE - Chantonnay


Les deux prises de paroles à suivre sont celles de nos deux LEME (Laïque En Mission Ecclésiale) qui nous quittent à la fin de leur mandat : Marie-José Liaigre qui a œuvré dans la Pastorale de l’Enfance et Élisabeth Bourrasseau qui était missionnée pour la Pastorale des Jeunes. C’est un immense merci que je leur adresse au nom de nos deux paroisses. Que d’investissement de leur part, que d’énergie donnée, que de journées à rallonge ! Et tout cela au service de la croissance spirituelle d’enfants et de jeunes, sans oublier les parents qui ont pu aussi bénéficier des propositions faites, des accompagnements de leurs enfants, des temps d’approfondissement de la foi et, également bien sûr, des réjouissances familiales vécues à l’occasion d’une communion, d’une profession de foi ou d’une confirmation.

Merci Marie-José et Élisabeth. Merci Seigneur ! 

                                             Patrice BOURSIER

Six années au service des jeunes de nos paroisses 

Lorsque j’ai accepté la mission de laïque en mission ecclésiale, on m’avait prévenu que je donnerais beaucoup d’heures, que ça impliquait des soirées, des week-ends et que ça déborderait sur ma vie privée et familiale. Ce que j’ignorais, c’est à quel point je recevrais en retour. 

J’ai aimé le temps passé avec tous les jeunes accompagnés, leurs questionnements, les échanges, leur joie. J’ai grandi spirituellement bien au-delà de mes souhaits. 

Ma catéchèse était très scolaire et avait besoin d’être dépoussiérée et bousculée. Les formations reçues ont été un véritable pilier dans la mission mystagogique et catéchuménale. 


Le travail d’équipe a été essentiel, que ce soit avec les bénévoles des paroisses ou les collègues du diocèse ou du doyenné. C’est avec beaucoup d’émotion que je regarde dans le rétroviseur les six années passées dans la mission confiée. 

Même si le fait de ne pas être remplacée me laisse un goût d’abandon envers les jeunes, je remercie par avance les bonnes volontés qui accepteront de les accompagner. Il y a une demande grandissante des jeunes et c’est une immense richesse de cheminer avec eux, beaucoup de joie à partager, des rencontres inoubliables ! Je porte dans mon cœur chaque jeune rencontré au cours de ces six années.

 Ma mission s’arrête au 31 août sur le papier, mais je continue de coordonner les équipes Confirmation jusqu’au 16 novembre. Je remercie tous ceux qui m’ont accordé leur confiance.

Élisabeth BOURRASSEAU

Un vrai cadeau que d’être appelée pour une telle mission 

Cette rentrée a, pour moi, une saveur particulière puisqu’elle marque un tournant dans mon engagement pastoral. Depuis neuf ans, j’étais en mission pour la Pastorale de l’Enfance pour les paroisses Saint-Vincent de Chantonnay et Sainte-Croix des Essarts. Celle-ci se termine en cette fin d’été, non sans émotion mais avec une grande reconnaissance pour tout ce que j’ai vécu.


 Quand j’ai été appelée pour la mission, il y a neuf ans, je ne sais pas si j’avais vraiment conscience de tout ce que j’allais avoir à faire mais surtout à vivre. C’est un vrai défi de faire connaître le Christ aux enfants, de les initier, de les accompagner. Je me suis impliquée et investie avec beaucoup de joie. J'aurais pu faire mieux, faire plus mais j’ai fait ce que j’ai pu avec ce que je suis, avec la prise en compte aussi des besoins de ma famille. J’ai donné mais j’ai tellement reçu. J’ai vraiment passé neuf années incroyables, riches humainement et spirituellement, intenses et fatigantes aussi.

 La mission m’a fait grandir, m’a transformée aussi. Je suis heureuse de ce que j’ai vécu et partagé avec les enfants, les familles, les catéchistes, les enseignants, les directeurs, les prêtres, les collègues, les équipes pastorales et tous les acteurs paroissiaux. C’est un vrai cadeau que d’être appelée pour une mission comme celle-ci. Je poursuis maintenant ma responsabilité pastorale, à Chantonnay, auprès des jeunes du collège Saint-Joseph, où je suis déjà depuis quatre ans, et pour la première année auprès des jeunes du lycée Sainte-Marie. Je suis très heureuse de tout ce que j’ai à vivre avec les élèves et les communautés éducatives. Je remercie bien sûr tous ceux dont j’ai croisé la route pour les moments partagés, le travail commun et la confiance accordée.

Marie-José LIAIGRE