Jeudi Saint

Jeudi 9 avril


Lire les textes du jour 


(Jeudi Saint)
Il est parfois des gestes, des évènements qui nous stupéfient, ou nous font ouvrir de grands yeux : rappelez-vous ce gendarme Arnaud Beltrame qui prend la place d’un otage et se fait tuer, un geste qui bouscule plein de choses. Il y a aussi des gestes chocs plus près de nous ! Tous les jours les infos nous donnent des gestes forts de solidarité, de don de soi, des gestes héroïques de soignants ou de non soignants. Comme vous j’ai été témoin de gestes de pardon, j’ai vu des gestes de partages, des gens s’engager, des gestes fous au premier abord.



La veille de sa mort, Jésus accomplit un geste choc : il lave les pieds de ses disciples. Nous avons peut-être du mal à réaliser aujourd’hui ce que veut dire ce geste…On s’est tellement habitué à entendre ce texte du lavement des pieds. Jésus fait un geste réservé aux esclaves non-juifs…c’est-à-dire que Jésus fait quelque chose d’impensable aux yeux de ses disciples. Il y a en effet quelque chose de surprenant dans le geste de Jésus : lui qui a essayé pendant trois années de montrer qui il était, lui qui a parlé avec tant d’autorité, qui a rassemblé des foules, lui qui a révélé d’où il était et qui était son Père, au moment de faire ses adieux, se met à genoux devant ses disciples pour leur laver les pieds : geste du serviteur à l’égard de son maître. On comprend facilement l’étonnement et l’opposition des disciples. Et c’est pourtant dans ce geste que Jésus nous donne son testament.

D’abord en nous montrant que dans le Royaume de Dieu, la grandeur de quelqu’un est en proportion du service qu’il rend à ses frères. Dans le Royaume de Dieu, toute autorité et tout pouvoir est d’abord un service. Cela devrait être une réflexion pour chacun d’entre nous : si nous avons une responsabilité dans l’Eglise, dans la communauté, demandons-nous comment nous nous mettons au service des autres : le plus grand c’est celui qui se met à genoux pour servir l’autre. Dans ce que je vis en famille, dans mon travail, dans les associations, dans la commune, le service est-il mon premier but ? Mais je crois que Jésus veut aussi nous montrer une seconde chose : ce qui est important c’est l’acte et non les paroles. Au niveau de la charité fraternelle nous avons souvent de très belles paroles pour les plus pauvres, les plus démunis, les plus isolés, les personnes en précarité ; et voici qu’en ce Jeudi Saint le Seigneur nous rappelle que c’est insuffisant : celui qui aime, ce n’est pas celui qui parle de son frère, mais celui qui fait quelque chose pour lui. Et, afin que nous nous sentions tous concernés, il nous donne l’exemple d’un geste simple et humble, d’un acte qui est à la portée de tous : « C’est un exemple que je vous ai donné, afin que vous fassiez comme j’ai fait pour vous ! »Par quel geste je vais traduire cette consigne vis-à-vis de celles et ceux qui me sont proches dans ma vie ou autour de moi ?

Abbé Jean Buton





Nous pouvons en famille ou avec ceux qui sont confinés avec nous, de vivre le lavement des pieds 





Sur KTO en direct avec le pape François à 18 h