Pèlerinages 2020 dans notre doyenné:

Le Thème des pèlerinages : 





Fête de l’Assomption – 15 août 2020 –Grotte des Essarts


Ce samedi 15 août, à la grotte des Essarts, ce sont à peu près 300 personnes qui sont venues célébrer le Christ et fêter l’Assomption de la Vierge Marie.
Dans le plus strict respect des mesures barrières, guidés par Luc Martin, diacre et le père Alphonse Limousin, nous avons prié, chanté et remercié celle qui est l’humble passerelle entre le Christ et nous !
Les bénévoles peuvent être remerciés pour la préparation, la mise en place de tout ce qui était

nécessaire au bon déroulement de cette rencontre spirituelle.
 Une note toute particulière à l’accompagnement musical de « Laudate » qui a illuminé un peu plus cette fête de l’Assomption !



Homélie du père Alphonse Limousin
Sainte Thérèse de l'enfant Jésus écrivait à ceux qui prêchent sur la Vierge Marie : « Pour qu'un sermon sur la Sainte Vierge me plaise et me fasse du bien, il faut que je voie sa vie réelle, pas sa vie supposée ; et je suis sûre que sa vie réelle devait être toute simple. On la montre inabordable, il faudrait la montrer imitable, faire ressortir ses vertus, dire qu'elle vivait de foi comme nous, en donnant des preuves par l’Évangile. »

Luc dans son évangile nous rapporte la rencontre de l'ange avec Marie et sa visite à sa cousine Elisabeth. La rencontre, celle de l'ange, l'envoyé de Dieu : elle se passe dans une petite maison de Nazareth là où vit une jeune fille appelée Marie. Sa vie est déjà toute tracée avec ce jeune homme avec qui elle est fiancée, Joseph, quelqu'un de bien et il est de la descendance de David. Marie : on ne sait rien d'elle. L'extraordinaire se produit dans l'ordinaire d'une vie humaine sans histoire : « Je te salue, comblé de grâce, le Seigneur est avec toi ! » Dieu qui salue sa créature. Dieu qui vient dans sa maison, ce lieu où se partage quotidiennement les joies et les souffrances. « Je te salue, comblée de grâce. » Dieu pose son regard d'amour sur Marie. La beauté de Marie, elle vient de Dieu lui-même, elle est un don gratuit ; sa beauté, elle ne tient pas à ses mérites, elle est comblée de la grâce de Dieu ; elle est un miroir du visage de Dieu : Dieu se reconnaît en elle. Quand nous nous laissons nous-mêmes habités par l'amour de Dieu et l'amour du frère, nous rayonnons nous aussi de la beauté du visage de Dieu. « Celui qui aime, Dieu demeure en lui » écrit St Jean. Cet amour qui habite Marie est déjà fécond, car elle est désirée et attendue par un homme Joseph : elle lui est promise en mariage ; elle est déjà engagée envers lui et lui envers elle.

Et voilà que dans l'ordinaire de sa vie de jeune fille, de future épouse, l'envoyé de Dieu lui fait cette annonce : « Voici que tu vas concevoir un fils, tu lui donneras le nom de Jésus. » Bien sûr sa foi au Dieu d'Abraham, d'Isaac, de Jacob est sans faille, mais son intelligence se limite à ce que nous savons tous de la naissance d'un enfant. « Comment cela va-t-il se faire ? Je n'ai pas commencé à vivre avec Joseph ! » « L'Esprit-Saint viendra sur toi. La puissance du Très Haut te prendra sous son ombre », lui répond l'ange. Dieu vient l'habiter en chair et en os. « Le Verbe s'est fait chair. » Marie devient la demeure de Dieu, l'ostensoir qui rayonne de la splendeur de Dieu. Et grâce à Marie, grâce à son oui, Dieu n'a plus besoin de temple ou de chapelle pour se réfugier : la vie humaine, notre vie humaine devient demeure de Dieu. Dieu se fait présence vivante dans l'humanité. Dieu se fait présent là où l'homme vit et aime.
Marie n'a sans doute pas compris tout ce que l'ange lui a dit de la part de Dieu. Mais son cœur accueille dans la confiance cet appel de Dieu : elle connaît l'histoire de son peuple ; elle sait que Dieu n'a jamais abandonné son peuple, qu'il réalise toujours ses promesses, que la vie jaillit, même quand la mort semble régner. Et d'ailleurs l'ange lui confirme ce qu'elle croit : « Élisabeth, ta cousine a conçu un fils alors qu'on l'appelait la stérile. »
Marie s'abandonne totalement dans les mains de ce Dieu dont elle n'a jamais douté. « Je suis la servante du Seigneur, que tout m'advienne selon ta Parole. » Marie n'est pas un modèle de soumission. Non, elle donne son accord librement, sans comprendre vraiment comment ce que lui demande Dieu, et l'engagement pris avec Joseph vont se concilier. Elle choisit de rester fidèle à l'appel de Dieu : devenir la mère de son fils qu'elle appellera Jésus. Son oui est un abandon totalement libre.
Nous avons raison de regarder Marie, car elle nous dit comment rester fidèle à l'amour de Dieu y compris dans les moments difficiles de notre vie. Marie fait confiance à ce Dieu qui vient changer ses projets bâtis avec Joseph, ce Dieu est capable de faire d'une vie où tout semblait prévu par des choix humains guidés par l'amour, une vie qui s'ouvre sur l'inconnu, une vie où Marie et Joseph verront leur amour conjugal enrichi et refléter merveilleusement l'Alliance de Dieu avec son Peuple.
Nous avons raison de regarder Marie car la fidélité à la Parole de Dieu, son oui seront sans faille. Femme parmi les femmes, mère comme les autres mères, elle ne comprendra pas toujours son enfant, elle souffrira en entendant les critiques sur Jésus venant des pharisiens et même de sa propre famille. Les paroles de Jésus ne seront pas toujours bien évidentes pour elle... « Pourquoi me cherchez-vous ? Je dois être aux affaires de mon Père ! » L'annonce du vieillard Siméon : « Un glaive traversera ton cœur » se réalisera : son cœur de mère est transpercé devant son fils rejeté de tous et mourant sur la croix. Chaque fois, elle a dû répéter ces mêmes paroles : « Que tout m'advienne selon ta parole. »