La fête de Pâques surgit dans la splendeur du printemps, lorsque renaît la nature après le long hiver. Elle porte l'espoir du renouveau que l'on voit alentour.
Plus profondément encore, Pâque est un passage. Passage de l'esclavage à la liberté pour les Hébreux. Passage des ténèbres à la lumière. Passage de la mort à la vie pour les chrétiens.
Ce week-end, les chrétiens célèbrent un événement dont la mémoire se transmet de siècle en siècle : Jésus, innocent, condamné à mort au terme d'un faux procès et exécuté, fut reconnu vivant par ses amis.
Trahi, abandonné de tous, enfermé dans le tombeau de la haine, enseveli dans les linceuls du temps, il resurgit dans la clarté du matin de Pâques disant : ʺPaix à vousʺ, frayant un chemin encore inconnu pour l'humanité.
Il avait été crucifié car son message de pardon et d'amour, exigeant même l'amour de l'ennemi, renversait l'illusion des pouvoirs. Ceux- ci reposent au contraire sur l'oppression, la destruction de l'adversaire, la falsification de la vérité, le fracas des discordes...
Depuis près de deux mille ans, pour les chrétiens, la croix est le signe de ce passage à travers la souffrance et de la victoire de la vie sur la mort.
Aussi, après le terrible incendie qui ravagea la cathédrale Notre- Dame de Paris, beaucoup furent étonnés de voir une croix, debout: tout au fond, au milieu des gravats et de la désolation, elle surmontait la Pietà, intacte elle aussi, et encore enveloppée de fumée comme d'un linceul.
Jeanne-Emmanuelle HUTIN
